Présenté en séance de minuit, le second long métrage de Noémie Merlant est une ode à la sororité et à la liberté.

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Marseille, l’été. Grosse chaleur. Sur un balcon, une femme maltraîtée par son mari l’attaque et le tue. Sur un balcon tout proche, Nicole (Sanda Codreanu), écrivaine, fantasme sur le voisin d’en face. Elle est rejointe par ses amis Ruby (Souheila Yacoub), cam-girl au look excentrique assumé et Elise (Noémie Merlant), actrice qui vient de se sauver d’un tournage. Après avoir été invitées à une petite fête chez le fameux voisin, les trois amies se retrouvent avec un cadavre sur les bras… Elles vont alors tenter de se sortir de cette sale affaire en ne comptant que sur leur amitié, leur force et leur quête de liberté.

Révélée dans «Portrait de la jeune fille en feu» (2019, Céline Sciamma), Noémie Merlant confirme son talent d’actrice dans «A Good Man», «Les Olympiades» puis «L’innocent», de Louis Garrel, pour lequel elle remporte un César. Elle passe derrière la caméra avec «Mi iubita, mon amour» (dans lequel elle tenait aussi le rôle principal) et on la retrouvera dans le premier rôle du très attendu «Emmanuelle», d’Audrey Diwan. Dans «Les Femmes au balcon», dont elle a cosigné le scénario avec Céline Sciamma, la cinéaste semble prendre plaisir à mélanger les genres : suspense, horreur, gore, burlesque, comédie, fantastique… Un combo explosif, pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles.

Parvenir à aborder un thème aussi sensible par le prisme de la dérision : c’est la première bonne idée de ce long métrage qui tient parfaitement le cap. Les lumières, les couleurs et les costumes donnent une identité joyeuse à cette fable satirique. Restant totalement engagé dans sa dénonciation des oppressions, «Les Femmes au balcon» pousse les excès de tous les côtés, avec un côté revenge movie plutôt jouissif. La complicité entre le trio d’actrices fonctionne, puisqu’elle donne immédiatement l’impression qu’elles sont amies depuis toujours. Enfin, Noémie Merlant filme avec grâce ces femmes authentiques, modernes, libres, à la fois fortes et fragiles.

(Cannes 2024)