Coup de cœur lors de sa présentation en sélection Un Certain Regard au festival de Cannes 2024, le premier film de Celine Sallette révèle une Charlotte Le Bon formidable en Niki de Saint Phalle. À découvrir absolument.

Galerie de photos

Fuyant une belle famille étouffante et après avoir quitté Boston avec son époux, Niki de Saint Phalle (Charlotte Le Bon) débarque à Paris en 1952. Un peu mannequin, un peu actrice, elle cumule, sans grand enthousiasme, les petits travaux, son rôle de mère, d’épouse et se retrouve bientôt internée à cause de troubles mentaux à répétition. Hantée par son passé, et malgré le paternalisme de l’institution médicale, sa rédemption viendra de sa rencontre avec la peinture. Une passion qu’elle déploie dans les ateliers de l’arrière-cour de l’impasse Ronsin à Paris. Niki y rencontre Jean Tinguely (Damien Bonnard), Eva Aeppli (Judith Chemla) et son existence s’en retrouve à jamais bouleversée.

Nommée au César du meilleur espoir féminin en 2012 pour son rôle dans «L'Apollonide : Souvenirs de la maison close», Celine Sallette s’illustre pour la première fois à la réalisation. Pour ce projet d’ampleur, elle adapte la vie romanesque de l’emblématique créatrice des Nanas, dans une œuvre biographique, certes, mais qui révèle avant tout, et en poésie, la volte singulière de son émancipation.

Dès l’ouverture, Charlotte Le Bon illumine ce film qui profite d’une distribution passionnante et d'une mise en scène comme une œuvre d’art. Relevons d’ailleurs ici l’excellente cinématographie de Victor Seguin et le montage de Clémence Diard. Des révélations sur l’inceste qu’elle subit de son père à la vie qu’elle sabre sur des toiles à coups de fusil, Niki de Saint Phalle et Charlotte Le Bon se révèlent pudiques, touchantes, sauvages, organiques, cathartiques, contemporaines et libératrices. Nous savions Celine Sallette une excellente actrice, la voici désormais une réalisatrice de grand talent.