Your Monster 2024
Critique du film
La belle et la bête dans le placard
Pour son premier format long, Caroline Lindy adapte un de ses courts-métrages et c’est une réussite. Charmant, mélodramatique et plein d’humour, avec des touches horrifiques, Your Monster dépasse la seule comédie romantique pour devenir un petit bijou grâce au duo Melissa Barrera-Tommy Dewey.
Jeune actrice de comédie musicale, Laura Franco (Melissa Barrera) se désespère de sa situation. Elle sort d’une opération pour son cancer, doit retourner vivre dans sa maison d’enfance et son copain Jacob (Edmund Donovan), producteur, l’a quittée. Tous lui marchent dessus. Sa vie est encore bouleversée lorsqu’elle découvre qu’un monstre de son enfance (Tommy Dewey) vit maintenant chez elle. La cohabitation sera difficile, mais tous deux ont beaucoup à offrir à l’autre. D’autant que Laura ambitionne de faire ses débuts à Broadway.
On avait peur de ne plus revoir Melissa Barrera avant longtemps, après qu’elle a été blacklistée. Ç'aurait été perdre une jeune artiste de talent, Scream Queen en devenir. Que le récit prenne place dans le monde de Broadway, offre un tremplin à l’actrice et lui permet d’exploiter son don vocal. Cœur émotionnel du film, elle interprète une jeune femme en rémission, qui entre dans une relation d’ennemis-à-amants avec le monstre de son enfance, en tentant de reprendre le premier rôle d’une pièce qu’elle a écrite.
Et cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu une comédie romantique aussi drôle que pertinente sur les rôles genrés, l’ambition dans le milieu artistique, la jalousie et la recherche de sa place dans le monde. Les figures de la Belle et de la Bête sont suffisamment bien détournées pour faire sortir Your Monster des sentiers battus. À cela s’ajoute l’amour évident de Caroline Lindy pour les citations de Schakespeare, comme pour les sublimes décors et costumes de théâtre.
Seulement, Your Monster aurait pu aller plus loin encore dans l’horreur et les relations avec les autres personnages. Si le film s’essouffle dans son deuxième tiers et reste finalement bien sage, l’alchimie entre les comédiens et le final gore permettent d’écarter la plupart des griefs. À mettre devant tous les yeux, même de ceux qui n’aiment pas les romances.
(NIFFF 2024)
Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.
Login & Enregistrement