Dans l’Amérique pré-11 septembre. Texan pur souche, élevé par un père sévère et as du rodéo, Chris Kyle (Bradley Cooper) décide de donner un sens à sa vie en s’engageant dans l’armée pour défendre son pays d’un nouvel ennemi. Son œil aiguisé fera de lui l’un des tireurs d’élite les plus célèbres des Navy SEAL, célébré pour avoir tué plus d’une centaine d’ennemis en Irak. Mais loin de la guerre, Chris Kyle a eu une femme, deux enfants, et une existence qui n’a pas survécu à son patriotisme.

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Il y a deux manières de voir American Sniper. Comme le retour d’un Clint Eastwood tombé bien bas avec l’imbuvable Jersey Boys, dans la directe lignée des médiocres J. Edgar et Au-delà, ou comme la confirmation qu’à 84 ans, le mythe hollywoodien aux 4 Oscars est sur une pente définitivement descendante. En adaptant le livre autobiographique de Chris Kyle, le cinéaste s’offre l’opportunité de démontrer un indéniable savoir-faire technique et narratif, au service d’une histoire américaine classique, où le cœur d’un héros presque ordinaire est déchiré entre son pays et son existence terrienne. Hélas, privé de ses armes de mélodrame massif à la Million Dollar Baby et Gran Torino, Eastwood s’empêtre dans une histoire sans grande intensité, qui s’aventure, pour son plus grand malheur, sur le terrain du Démineurs de Kathryn Bigelow. Producteur et star, Bradley Cooper, qui avait essayé de débaucher Steven Spielberg sans succès, n’en ressort même pas glorieux. Sa troisième nomination consécutive aux Oscars confirme toutefois la dimension spectaculaire que prend sa carrière hollywoodienne.