Fin de partie Allemagne, Israël 2014 – 95min.
Critique du film
The Farewell Party
Dans une maison de retraite de Jérusalem, un groupe d’amis septuagénaires imagine un dispositif d’auto-euthanasie pour aider un des leurs en phase terminale et en grande souffrance. Mais les rumeurs sur l’existence de cette « machine miracle » se propage dans l’établissement, et de plus en plus de résidents veulent aussi en profiter et mettre fin à une longue vie dont la ligne d’arrivée se fait attendre, avec son lot d’incontinence, de douleurs, de culpabilité et de fardeau. Le groupe d’amis va alors devoir faire face à un véritable dilemme émotionnel. Peuvent-ils se transposer à Dieu ?
Cette comédie dramatique intense et provocatrice est parfaitement desservie par une brochette de septuagénaires au talent remarquable. Le film israélien The Farewelll Party est realisé avec brio par Sharon Maymon et Tal Granit. Une approche visuelle fine, aiguisée, distillée par des phrases incisives et comiques. Le travail sur les dialogue est maîtrisé, l’ironie n’est jamais de trop, et la photographie s’oppose à l’éthique du film. Un sujet évidemment central, et qui est loin de faire consensus. La question du suicide assisté et du doit de mourir avec dignité font écho aux débats qui continuent de diviser dans certaines parties du monde. Ce thème grave est traité avec un regard compatissant, une bienveillance pour ces personnages puissants. Peut-on prendre la place de Dieu et décider de qui doit vivre ou mourir ? Le personnage de l’inventeur qui se prend pour Dieu est interprété par l’acteur israélien Ze’ev Revah. Il passe son temps à fabriquer et inventer de nouvelles méthodes pour faciliter la vie de ses congénères, et pour son épouse (Levana Finkelshtein) qui montre des premiers signes d’Alzheimer. Un film de comédie noire et de comique de situation. Le thème central – que l’on peut retrouver dans Amour de Michael Haneke et Volcano de Runar Runarsson – est traité différemment par ce couple de co-auteurs/réalisateurs qui préfère infuser une dose d’absurde en intraveineuse. Un pari réussi.
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Commentaires
Humour grincant dans cette comédie pleine de douceur et de sentiments humains, avec des personnages dont "le corps a vieilli, mais il sont restés des enfants"
L’euthanasie comme sujet de comédie ? Pari risqué, mais honorablement réussi par deux audacieux réalisateurs israéliens. Leur humour s’avère plus tendre que drôle dans un domaine où la chute dans l’obscénité et le mélo peut être si facile et plus que les situations morbides, ce sont l’amour et l’amitié exprimés qui nous rassurent et touchent ici. Face à cette bande de joyeux lurons, maîtres de cérémonies d’adieu malgré eux, l’on s’interroge : si la mort est un drame, n’est-elle pas aussi un droit ?
4.5/6
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