La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil France 2015 – 93min.

Critique du film

La dame dans l'auto avec un fusil et des lunettes

Critique du film: Geoffrey Crété

C’est l’étrange histoire de Dany, modeste employée d’une agence de publicité dans le Paris des années 70, qui accepte de rendre service à son patron, marié à l’une de ses anciennes amies. Dany est censée l'aider à préparer un voyage professionnel et emmener le couple à l'aéroport le lendemain. Mais lorsqu’elle décide de partir vers le sud avec leur belle voiture décapotable, pour enfin voir la mer dont elle rêve depuis tant d’années, elle est loin de se douter qu’elle va être impliquée dans une sordide histoire de meurtre, tromperie et manipulation…

L’exercice de style vain par excellence : soigné mais creux, ambitieux mais insipide, le troisième film du dessinateur et scénariste de bande-dessinée Joann Sfar est un petit désastre bien désagréable. César du meilleur premier film pour le biopic Gainsbourg, vie héroïque, César du meilleur film d’animation pour Le Chat du rabbin, le réalisateur a visiblement eu carte blanche pour adapter le roman éponyme de Sébastien Japrisot et en tirer un simili-film noir tordu et sensuel, obsédé par les lèvres et les jambes de l'étrange Freya Mavor. Sauf que dans ce royaume qui se rêve Lynchien, rien ne fonctionne : stéréotypes désincarnés, mise en scène tape-à-l’œil, reconstitution banale, scénario à tiroirs bête et cliché, cette Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil, habillée d’un premier degré qui frôle la prétention, n’offre rien de plus que l’ennui.

11.08.2015

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Commentaires

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vincenzobino

il y a 9 ans

Gros mal de tronche a la sortie et fort dommageable d'être passé a-côté du final.

Je rejoins pleinement Cinefilik: la première heure avec sa part mystérieuse, ses nombreuses intrusions de scène sorties d'on ne sait où et l'envie de mener notre propre enquête pour résoudre le schmilblick tiennent passablement la route même si un indice laissé en route permet trop facilement de deviner la chute.

Et c'est là que les choses se gâtent, au propre dans le film, comme au figuré cinématographiquement parlant. La scène de la révélation est tellement mal jouée que c'en est presque nauséeux, l'un des interprètes (impossible de dire qui sans spolier) jouant tellement mal que l'on n'y croit pas une seconde. Et au final, l'impression à la sortie est une perte de temps.

A vous de voir mais à ne pas visionner si vous avez la tête lourde...Voir plus


CineFiliK

il y a 9 ans

Mais qui est Dany ? Cette secrétaire cruche et coincée qui, lunettes une fois retirées, chignon défait et jupons raccourcis afin qu’ensorcellent ses jambes interminables, se transforme en une bombe flamboyante et fatale… toujours aussi cruche. Que veut-elle ? « Aller voir la mer », répète-t-elle inlassablement. Pourquoi des visions de cadavres ensanglantés hantent ses rêves ? Pourquoi ce sentiment de déjà-vu ressenti au fil de ses rencontres ? Cauchemar éveillé, manipulation, paranoïa ou schizophrénie ? Tant que le mystère demeure, la mise en scène du talentueux Mr. Sfar intrigue et séduit en créant une ambiance hommage à Hitchcock ou à Patricia Highsmith. Mais à la longue le procédé lasse et le scénario ne tient plus sombrant avec une résolution qui s’appuie sur le hasard pour combler ses fortes faiblesses. Décrédibilisés, les personnages se noient et le spectateur avec. On aura vu la mer… et bu la tasse.
5.5/10
Pensée du jour : une cruche, même embellie, demeure une cruche.
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