Amis depuis leur enfance, Fred et Mick ont vieilli ensemble et partagent la douce souffrance de leurs 80 ans dans un bel hôtel au pied des Alpes suisses, qu’ils ont pris l’habitude de fréquenter. Célèbre compositeur et chef d’orchestre qui refuse catégoriquement de sortir de sa retraite, Fred reçoit la visite de sa fille et assistante personnelle Lena, abattue à cause d’un divorce imminent. Réalisateur et scénariste, Mick écrit avec plusieurs jeunes passionnés un film qu’il considère comme son testament au cinéma, et qu’il espère pouvoir monter avec une célèbre actrice dont il avait lancé la carrière. Mais le temps qui passe rend chaque décision plus difficile, et chaque souvenir plus dur à supporter.

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Depuis 2004, Paolo Sorrentino est l’heureux détenteur d’un pass spécial pour le Festival de Cannes, qui offre à chacun de ses films une place en compétition officielle, mais aucune au palmarès. Youth ne déroge pas à la règle. Propulsé par son Oscar du meilleur film étranger pour La Grande Bellezza l’année dernière, le cinéaste italien continue donc sur sa lancée avec un nouveau film (son deuxième en anglais, après This Must Be The Place avec Sean Penn) qui ravira ses admirateurs sans convaincre ses détracteurs. Mais malgré ce sens grandiose de la mise en scène qui frôle le maniérisme et ce goût pour la poésie qui menace de dévitaliser les personnages, Youth est une oeuvre splendide et sensationnel, tour à tour drôle et tragique, et surtout gagnée par une sincérité et une tendresse irrésistibles. Michael Caine y est pour beaucoup tant sa sobre et belle présence recentre l’énergie d’un film au casting quatre étoiles – Harvey Keitel, Rachel Weisz, Paul Dano, Jane Fonda.