Paris, années 20. Riche et mélomane, Marguerite Dumont est passionnée par l’opéra. Depuis des années, elle chante régulièrement devant un cercle d’habitués dans sa demeure luxueuse. Mais ce que personne n’ose dire à Marguerite, c’est qu’elle chante tragiquement faux. Par peur, intérêt ou lâcheté, ses proches ont toujours entretenue l’illusion. Mais lorsque Marguerite, poussée par sa rencontre avec quelques esprits modernes, se met en tête de se produire devant un vrai public, les choses se compliquent…

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Curieux hasard : Marguerite de Xavier Giannoli s’inspire de Florence Foster Jenkins, une chanteuse américaine devenue célèbre pour sa voix abominable, qui sera l’objet d’un biopic en bonne et due forme réalisé par Stephen Frears, avec Meryl Streep dans le rôle-titre, attendu en salles en 2016. Avant ce film hollywoodien, le réalisateur de Superstar et A l’origine s’en inspire donc très librement pour brosser le portrait mi-comique mi-tragique d’une héritière délirante, incarnée avec une aisance à peine étonnante par l'irrésistible Catherine Frot. Malgré sa durée excessive (un peu plus de deux heures), Marguerite est un film d’équilibriste, qui tente de concilier les rires et les larmes, la moquerie et l’admiration, la légèreté et la tragédie, autour d’une figure féminine voire féministe, qui avale tout sur son passage – les seconds rôles, curieusement creux. Un film au charme certain donc, qui fera oublier ses petites errances et faiblesses par un grand coeur à la profondeur inhabituelle.