Baccalauréat Belgique, France, Roumanie 2016 – 127min.
Critique du film
Bacalaureat
Roumanie, dans une petite ville de Transylvanie. Médecin, Romeo n’a qu’une envie pour sa fille Eliza : qu’elle décroche une bourse pour aller étudier en Angleterre, afin d’avoir une vie meilleure. Alors qu’elle s’apprête à passer les épreuves du baccalauréat, l’adolescente est agressée par un inconnu qui tente de la violer. Parce qu’il refuse que sa fille rate ses examens à cause de cette expérience, Romeo va oublier ses principes pour garantir sa réussite…
Cristian Mungiu a tracé sa route au Festival de Cannes : sélection à la Quinzaine de réalisateur avec Occident, Palme d’or pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours, double prix d’interprétation féminine pour Au-delà des collines. Et prix de la mise en scène pour Baccalauréat, son quatrième film, qui dresse à nouveau un portrait complexe et âpre de son pays, la Roumanie. En racontant la brutale descente d’un honnête homme qui oublie ses principes pour des raisons qu’il juge noble, le cinéaste filme la corruption et le mal ordinaires. Simplement, sobrement, peu voire pas démonstratif, le film observe ces personnages déambuler et couler, avec un procédé de mise en scène (de longs plans séquence occupés par tous les comédiens) captivant. Baccalauréat souffre malheureusement d’une durée excessive (près de 2h10) qui joue au final contre l’intrigue, et l’empêche de profondément émouvoir et totalement convaincre.
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Commentaires
CineFiliK
Rédigé il y a 7 ans
Pensée du jour : Examen de sortie
Pour Roméo, l’avenir de sa fille Eliza ne peut se faire en Roumanie. Brillante élève, sa chance se trouve dans une prestigieuse université anglaise prête à l’accueillir et à la soutenir financièrement. Seule condition, obtenir une moyenne supérieure à 18 au baccalauréat. Mais à la veille de l’examen, l’adolescente se fait agresser.
« L’homme naît bon, c’est la société qui le corrompt » écrit Rousseau. Sans être un exemple de vice ni de vertu, Roméo, médecin de profession, est un personnage moyen. Rentré au pays après les promesses de 1991, ses espoirs sont devenus désillusions. Aussi pousse-t-il fortement son enfant à vivre sa vie et faire carrière ailleurs. Mais quand les circonstances fâchent, peu importent les opérations, seul compte le résultat. Quitte à participer, en usant de ses relations et en rendant quelques « services », à ce qu’il méprisait. Des signes inquiétants deviennent annonciateurs : une fosse que l’on creuse, une vitre brisée, un chien écrasé, un masque de loup, une chute… Le héros ordinaire se discrédite. Quelle image et quel message transmettre alors aux générations suivantes qui s’efforcent de garder le sourire sur une ultime photo ? Le palmé Mungiu – 4 mois, 3 semaines, 2 jours – porte un regard toujours aussi âpre et désabusé sur la Roumanie d’hier et d’aujourd’hui. Malgré quelques longueurs et une froideur ambiante, son discours et ses plans-séquences affûtés restent efficaces.
7.5/10
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danny888
Rédigé il y a 7 ans
Oui, d'accord avec Doris, film sobre et sensible qui ne juge pas la spirale négative dans laquelle s'enfonce / est pris un père et mari prêt à tout faire pour l'avenir de sa fille, à la fois responsable de ses problèmes et victime des circonstances. Aurait mérité le prix du meilleur scénario en plus de celui de la mise en scène.… Voir plus
doris_e_
Rédigé il y a 7 ans
C'est un excellent film plein de nuances. Le meilleur du cinema. Fait réfléchir sans être morose.
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