Le procès du siècle Royaume-Uni, Etats-Unis 2016 – 109min.
Critique du film
Denial
1996. Deborah Lipstadt, historienne et auteure reconnue qui défend farouchement la mémoire de l’Holocauste, est poursuivie en justice par David Irving, universitaire extrémiste et avocat de thèses controversées sur le régime nazi. Il l’attaque pour des propos diffamatoires dans son dernier ouvrage, avec une idée en tête : l’obliger à prouver la réalité de la Shoah, qu’il nie. Comment, en restant dans les limites du droit, faire face à un négationniste prêt à toutes les bassesses pour obtenir gain de cause, et l’empêcher de profiter de cette tribune pour propager ses théories nauséabondes ?
Le Procès du siècle est passé inaperçu en salles, alors qu’il était sur le papier un projet en or : une adaptation du livre History on Trial : My Day in Court with a Holocaust Denier de l'historienne Deborah Lipstadt, où elle raconte le procès qui l’opposa à un négationniste autour de l’Holocauste, avec l’Oscarisée Rachel Weisz dans le rôle-titre. L’histoire est édifiante et reste, malgré les années, un sujet brûlant. Le réalisateur Mick Jackson (connu pour Bodyguard et Volcano) s’attache à raconter la chose avec sobriété, évitant les grandes effusions dramatiques. C'est sa grande force, qui lui évite de sombrer dans un mélo facile et grossier. Mais comme d’autres films du même calibre, Le Procès du siècle est au final plus intéressant pour son aspect historique, instructif, que pour sa nature d’œuvre de cinéma, limitée.
Votre note
Commentaires
Des acteurs brillants. Une histoire réelle . Du suspense. Un film dont je me rappellerai longtemps . Aussi pour ne pas oublier l holocauste et le risque que les fascistes et extrémistes reviennent ....
Très beau film, démontrant le triomphe de la raison et de l'analyse sur la sombre connerie (un thème qui sera toujours d'actualité, hélas). Ce qui m'a particulièrement séduit ? Le fait de laisser, dans la cour de justice, l'émotion de côté et de se battre contre un négationniste sur des éléments factuels et des preuves.
Belle démonstration en tout cas, sur un sujet grave, avec des acteurs captivants (bravo notamment à Tom Wilkinson).
Et pour finir sur une note plus légère : comment peut-on boire un Pommard 1er cru Les Epenots dans un... gobelet en plastique ?… Voir plus
“N’oubliez jamais”
En 1996, le professeur américain Deborah Lipstadt est attaquée pour diffamation par l’Anglais David Irving. Dans un de ses livres sur l’Holocauste, elle qualifie l’historien autodidacte d’extrémiste pro-nazi et de menteur, lui qui nie farouchement l’existence des fours crématoires à Auschwitz. Selon le droit britannique qui ne considère pas la présomption de l’innocence, c’est à elle de prouver que ces qualificatifs sont fondés.
Le duel juridique débute en 2000. Certaines voix s’élèvent pour y renoncer, préférant négocier que de faire écho au négationnisme. Et qu’en est-il de la liberté d’expression ? L’héroïne prend le risque du débat se sentant investie d’une mission qui la dépasse : donner la parole aux survivants et une voix à ceux qui ne sont plus là pour témoigner. Mais un procès n’est pas une thérapie. L’émotionnel est une arme tranchante qui peut se retourner contre la victime. Ses avocats la contraignent alors au silence et à la frustration optant pour une stratégie de déconstruction pièce par pièce des théories irrecevables d’Irving. La joute oratoire est passionnante. Et la victoire rigoureuse s’impose dans les détails afin que les chambres à gaz n’en deviennent pas un de l’histoire. En ces temps incertains où la montée des extrêmes est révélatrice, ce film qui pèche par quelques conventions académiques s’avère néanmoins essentiel.
7.5/10… Voir plus
Dernière modification il y a 7 ans
Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.
Login & Enregistrement