I Am Not a Witch France, Allemagne, Royaume-Uni 2017 – 94min.
Critique du film
I Am Not a Witch
Shula, 9 ans, est accusée de sorcellerie par les habitants de son village et envoyée dans un camp de sorcières.
Déjà très remarqué à la dernière Quinzaine des réalisateurs à Cannes, ce film est un petit bijou. La première scène s’ouvre sur des touristes qui s’arrêtent devant un camp de sorcières. Après quelques questions posées au guide – Sont-elles dangereuses ? Pourquoi sont-elles attachées ? – le groupe prend rapidement ses clichés et repart. Les femmes ne disent pas un mot, l’histoire commence. Très vite, la petite Shula se retrouve entourée par ces femmes, des sorcières aussi dit-on, toutes mises à l’écart, attachées par un ruban qui les empêchent de s’envoler dans les airs! I Am Not a Witch est le premier long métrage de la réalisatrice zambienne Rungano Nyoni, autodidacte et déjà bourrée de talent. Avec un dosage parfaitement réussi, entre scènes graves et comiques, le récit se révèle au fil des expériences de l'enfant. A travers son regard innocent, les croyances qui l'enferment dans un quotidien difficile sont mises en relief de manière merveilleusement sensible. Le film transporte et parvient à mélanger les aspirations d’une Zambie moderne avec une réalité plus mystérieuse, radicale et poétique. Ainsi le film guide le spectateur dans les deux niveaux de réalité; habilement il conjugue le poids des traditions et la soif de liberté, dans une société en pleine mutation.
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