Razzia Belgique, France, Maroc 2017 – 119min.
Critique du film
Razzia
Hakim vit dans le quartier conservateur de la médina et rêve d’être une rock star. Salima lutte pour son émancipation. Joe aimerait vivre dans la Casablanca cosmopolite de ses rêves. Inès est déchirée entre tradition et modernité tandis qu’elle s’éveille à la sexualité. Sous le regard d'Abdallah, instituteur réduit au silence trente ans plus tôt, la ville va s’embraser. La vie qui pulse, c’est parfois le bruit d’une révolte qui monte.
Avec ses deux derniers longs-métrages, Les Chevaux de Dieu et Much Loved, Nabil Ayouch a montré sa volonté de dépeindre les démons et les tabous marocains en s'attaquant à l'islamisme radical ou en défendant les prostituées marocaines utilisées en silence par une société qui les condamne en public.
Dans Razzia, le réalisateur revient à son premier amour en filmant Casablanca à travers le regard de cinq personnages dont les destins vont s'entrecroiser. Ainsi, il va livrer une réflexion profonde sur les évolutions et révolutions du Maroc tout en décortiquant les nombreuses entraves à la liberté que connaît le pays. En filmant ses personnages avec une telle délicatesse, en les étudiant avec une telle générosité, Nabil Ayouch offre aux spectateurs une œuvre profondément humaniste portée par une sublime poésie et des acteurs inspirés. Razzia finit par définitivement accrocher le cœur du spectateur grâce son final saisissant et son enchaînement de séquences déchirant où soulagement, torpeur et émotion se succèdent avant de laisser place à l'espoir espéré par un tout un peuple.
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