Visages villages France 2017 – 89min.

Critique du film

Visages villages

Théo Metais
Critique du film: Théo Metais

Agnés Varda, c’est cette femme merveilleuse de la nouvelle-vague. Cette réalisatrice, photographe et plasticienne qui depuis La pointe courte en 1955 n’a cessé d'interroger les souvenirs du monde et la mélancolie. JR, lui, c’est l’artiste et activiste urbain aux collages humanistes. De leur rencontre naîtra ce film Visages Villages. C’est une escapade à travers la France, à bord d’un photomate ambulant, à la rencontre des villages et de leurs histoires.



Agnés Varda l’exprime elle même “Le hasard est le meilleur des assistants”. La structure narrative sera ainsi à l’image de nos vies, faites d’anicroches et d’heureux accidents. La bande-originale est signée Mathieu Chedid et les deux artistes et leurs collages célèbrent la rumeur du temps qui passe. La démarche peut paraître un peu candide mais elle trouvera une certaine justesse quand le hasard des rencontres mettra en abîme la propre mélancolie des deux artistes.

Agnés Varda et JR sont des artistes contemplatifs qui s'invitent pour célébrer, honorer et rendre hommage. Mais face caméra certains réfutent à demi-mots la célébration qui leur est offerte. Une femme confiera un certain malaise et un ouvrier qui découvre son portrait se demandera: “C’est surprenant, mais l’art c’est fait pour surprendre non?”. Au-delà des villages et leurs visages, il se dessine aussi un cheminement philosophique sur la mémoire, ses illustrations et la transmission. Dans Visages Villages, les fantômes de joies chamaillent les spectres et l’imagination avec une certaine poésie et le tout se décore volontiers d’un ⅘.

21.02.2024

4

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 7 ans Excellent

“Photomontage”

La cinéaste Agnès Varda et le plasticien JR parcourent les villages de France à bord d’une camionnette transformée en photomaton mobile. Au fil de leurs rencontres, ils tirent le portrait géant d’illustres inconnus qu’ils collent sur d’improbables façades.

Chaque visage est une histoire. Chaque histoire dépend du regard qu’on lui porte. 55 années séparent la petite dame à la vue évanescente du jeune homme aux lunettes noires. Mais un rapport identique à l’image, sa force, son pouvoir et sa beauté, les relie. En quête de témoins, ils prennent le temps d’écouter une fille de mineur, une vendeuse, un agriculteur, des ouvriers, trois épouses de dockers… et leur rendent hommage en les affichant fièrement sur les murs. La mise en abyme est vertigineuse quand d’autres passants s’immortalisent à travers un selfie devant ces fresques impressionnantes sous l’œil de la caméra. Ces instantanés de vie, fixations éphémères du temps qui coule, convainquent davantage que les saynètes surjouées entre elle et lui. Les deux artistes se cherchent, se questionnent, s’associent et se démasquent enfin… un peu. Mais quand les yeux de Madame Agnès se mouillent face à une porte fameuse restée close, c’est notre cœur ému qui s’ouvre à son affable visage.

7/10Voir plus

Dernière modification il y a 7 ans


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