Curry Western Inde, Suisse, Royaume-Uni 2018 – 105min.
Critique du film
Une curieuse comédie noire à la croisée des genres
Une comédie noire portée par le cinéaste suisso-indien Kamal Musale. Présenté au festival de Neuchâtel (NIFFF) et au festival comique de Vevey (VIFFF), Curry Western traite du dilemme de la propriété. Droit de sol contre droit de sang, voilà l’équation proposée dans un joyeux désordre.
Sheela est une écolo confirmée. Elle protège les arbres à Londres, pendant que son mari, écrivain raté, se prélasse à la maison, un verre de whisky à la main. L’annonce brutale du décès du père de Sheela, oblige cette dernière à partir en Inde pour régler l’héritage. Sur place, le couple fait la rencontre de Bindu, un hippie suisse fils spirituel autoproclamé du regretté paternel, et des investisseurs qui souhaitent construire un centre de soins luxueux sur la propriété du père. Dès lors, le conflit dégénère.
Le légendaire Big T a dévoré le père de Sheela (Gia Sandhu), le décapitant. Un juste retour des choses pour l’Indienne expatriée à Londres : son père les a abandonnées, sa mère et elle-même. Le tigre mangeur d’homme à lavé l’affront. Débarrassée du père, il faut régler les détails de la propriété. Sheela et son écrivain de mari, Simon Richards (Christopher Shyer), partent à l’aventure, dans la moiteur indienne pour vendre le terrain à des investisseurs désireux de construire un centre de soins haut de gamme. Un joli petit pécule en prime. Le voyage effectué, ils rencontrent l’étrange Bindu (Sylvain Reymond), un hippie quelque peu agressif, accompagné de sa chèvre, prêt à tout pour garder son pan de terre vierge de toute construction, loin, très loin des touristes. Non à la globalisation !
Curry Western est ce condensé d’humour noir, avec un zeste de film western. Le hic : le film ne sait pas sur quel pied danser. Kamar Musale se perd entre un genre presque burlesque et un récit sérieux. Une conjonction des genres ratée à laquelle s’ajoute une direction d’acteurs désordonnée. Un échec cuisant, une mise en scène médiocre, des dialogues qui font plouf, qui n’ont pas cette trame comique efficace. Gia Sandhu semble bien empruntée. Christopher Shyer essaie de distiller quelques blagues, sans plus. Sylvain Reymond en devient agaçant à force de surjouer. Bref, notre curiosité s’est faite dévorée toute crue. En bref !
Curry Western a tenté de se montrer audacieux, sans trouver un véritable écho aux Monty Python - comme cité par son réalisateur. Pari raté pour un film à l’humour décalé, mais plutôt en décalage avec ses réelles intentions. Dommage.
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