Dumbo Royaume-Uni, Etats-Unis 2019 – 112min.

Critique du film

Un classique aseptisé par Tim Burton

Théo Metais
Critique du film: Théo Metais

Il fût un temps où les superlatifs s'employaient à loisir pour parler du cinéma de Tim Burton. Après « Miss Peregrine et les enfants particuliers », le réalisateur revient avec « Dumbo », une adaptation en live action du classique de 1941 de Disney. Une mouture contemporaine mais sans la moindre subtilité narrative.

Si certains des cartoons issus des fourneaux Disney entre 1940-50 sont lestés d’un lourd imaginarium raciste, le « Dumbo » de 1941 ne dérogeait pas à la règle et s'offrait notamment une ouverture ahurissante. Des travailleurs noirs sans visage et aux formes spectrales plantent un chapiteau sous des trombes d’eau, à l’image des éléphants, réduits à l’animalité. Le classique méritait donc un bon gros coup de Karcher et c’est chose faite avec l’iconique Tim Burton en maître d’oeuvre. Après Miss Peregrine et les enfants particuliers, Eva Green valse à nouveau dans un conte burtonien, pour Colin Farrell c’est une première. Enfin, la présence de Michael Keaton et Danny DeVito nous ramène évidemment à Beetlejuice, Batman et Mars Attacks!. Une époque lointaine à présent ...

Dumbo sera donc une version corrigée des frasques narratives du classique originel. Si la démarche est à saluer, elle ne pourra suffire à en faire une oeuvre d’exception. Remis au goût du jour, techniquement modernisé, Dumbo façon Tim Burton devient une fable gentillette, une fantaisie mineure gorgée de bons sentiments et à l’essence corrompue par la CGI et son casting d’acteurs. Car nul n’y brille et tous dispersent leur texte au hasard ; à commencer par Colin Farrell, aussi mal à l’aise que malaisant lors de son retour au cirque, ou Michael Keaton aussi dispensable que l’histoire introduite par son personnage. Sans doute obnubilé par l’idée de vouloir créer un grand spectacle populaire, Tim Burton élimine les dialogues des animaux, réécrit et invente des pans entiers de l'histoire. Dumbo s’envole à n’en plus finir, débouche sur une fantaisie certes, divertissante, mais au prix d’un effort considérable. Rendez-nous la pâte à modeler !

En bref !

Aussi surprenant que cela puisse paraître, Dumbo façon Tim Burton manque de Tim Burton et laisse indifférent par son manque d’authenticité.

15.05.2019

2

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Commentaires

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messercoco

il y a 5 ans

Pas mal parfois un peu long mais j'attends avec impatience les autres film Disney à venir surtout le roi lion


CineFiliK

il y a 5 ans

“Elephant Man”

La naissance d’un éléphanteau redonne au cirque Medici l’espoir d’attirer à nouveau du public. Mais ses oreilles surdimensionnées déplaisent au directeur. Grâce aux jeunes Joe et Millie, l’entrepreneur va changer d’avis en découvrant la capacité de voler du petit phénomène.

Après s’être doublement égaré dans le labyrinthe d’Alice, Tim Burton revient au pays des merveilles en adaptant un autre dessin animé de Disney. Fidèle, dans un premier temps, à l’œuvre originale, il se permet ensuite de raconter une histoire plus personnelle. Pas d’animaux qui parlent chez lui, mais des enfants orphelins s’unissant à des « freaks » pour que l’éléphant puisse retrouver sa maman. Face à eux se dresse le vilain Vandemere qui, sans la moustache, mais du haut de sa tour dominant son parc à thèmes, évoque tonton Walt.

Extrapolons en faisant du malaimé Dumbo un alter ego du réalisateur, évincé en son temps par la souris, elle aussi, aux grandes oreilles. Aujourd’hui, accueilli comme la star de ce cirque médiatique, Burton aux mains d’argent prend un plaisir malin à imposer l’île aux cauchemars dans le Disneyland du film, avant d’y mettre le feu. La vengeance est un plat qui se mange froid pourtant. Ainsi, Dumbo devient un biopic caché mêlant la magie à l’aigreur. Audacieux, caustique et déroutant.

6.5/10Voir plus

Dernière modification il y a 5 ans


chrismaf

il y a 5 ans

trop c'est trop ... Burton a certainement obtenu un accord pour un futur film avec un budget à plusieurs 0000 pour à ce point n'être que l'ombre de lui même
film aseptisé , lugubre du début à la fin avec ces personnages perdants durant toute leur existence ...
aucun rêve ... aucune fantaisie ... à part la mégalomanie d'êtres humains peu recommandables .... scénario maigrichon... jeu d'acteurs sans relief ...
et surtout rien de la magie du VRAI Dumbo ... pas de Timothy la souris ... pas de Corbeaux et leur chanson incontournable ... et même la parade des "éléphants roses" est réduite à un simple tour de bulles de savons ... où est passé le Burton de Jack , de PeeWee, de Beetlejuice... c'était le sujet idéal pour délirer un max ... et on assiste à un film américain politiquement correct sans surprises , sans invention, sans délire et même sans talent ... quelle déception ...
cela laisse présager le pire de l'empire Disney qui a dorénavant le monopole de tous les studios américains et les licences attenantes : Touchstone, Pixar , Marvel , Lucasfilm , 20th century Fox... et ce n'est certainement pas fini ..
au secoursVoir plus


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