Jojo Rabbit Allemagne, Etats-Unis 2019 – 109min.
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“La führer de vivre”
Encouragé par son ami imaginaire Adolf, le chétif Johannes, dit Jojo, est fier et heureux d’appartenir aux Jeunesses hitlériennes. Mais quand il découvre que sa propre mère cache une Juive dans la maison, toutes ses certitudes se craquellent.
Il fallait oser transformer le nazisme en conte initiatique pour enfants. Adaptant un roman, le réalisateur néo-zélandais s’élance couillu dans l’aventure, allant jusqu’à s’afficher dans le rôle du moustachu à la mèche grasse. Pour le meilleur et pour le rire, pourrait-on dire. Alors certes l’équilibre entre le comique et le drame le plus sombre n’est pas toujours trouvé, le film peinant à maintenir la cadence. Quant aux images d’archives du début, elles suscitent par comparaison un certain malaise. Mais l’ensemble évoque le cinéma de Wes Anderson et son regard sur l’innocence enfantine entremêlée de gravité. Des moments de poésie se dégagent aussi dans les scènes où Scarlett Johansson tente d’expliquer la vie à son fils. Au final, le lapereau Jojo plaira peut-être davantage aux plus jeunes, nécessitant néanmoins un accompagnement adulte pour leur rappeler que l’histoire n’a rien d’une farce.
6.5/10
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Un film très touchant et qui va au-delà de la satire. Et ce gamin du haut de ses 12 ans joue à la perfection. A une époque où tout est contrôlé pour du politiquement correct ce film est courageux et il a le mérite d'avoir trouvé des producteurs et un metteur en scène pour le réaliser. (G-04.02.20)… Voir plus
Le maître de l’univers
Durant la seconde guerre mondiale, Jojo, 10 ans, vit à Berlin avec sa mère Rosie. Davantage attiré par la cause nazi et ayant du reste un « Führer » ami imaginaire, le petit garçon va voir ses convictions mises à l’épreuve lorsqu’il découvre la présence d’Elsa, petite fille juive cachée par sa mère dans leur grenier.
Le voici donc cet hommage indirect à Chaplin. En traitant de l’innocence de l’enfance et son influence, il y avait un risque soit de choquer, soit d’émouvoir. Les deux points ne sont pas certifiés mais l’expérience marque sur un autre point.
Durant la première demi-heure, on est en plein dans la caricature satirique risquée avec un hilarant rôle politique tout en évitant une pure satire à la manière des Monty Python, et donc en restant finalement assez terre-à-terre.
Il faut attendre un événement suggéré brutal pour faire disparaître toute loufoquerie et retrouver un touchant message sur l’innocence.
Le choix de la langue laissé pour les allemands en anglais pourrait quelque peu déconcerter, mais au final c’est bien cette représentation du passage soudain du rêve d’enfant à la réalité adulte qui nous marque, promu par une superbe prestation de l’inconnu Roman Griffin Davis que vous allez adorer à la fois détester et respecter.
Taika Waititi réussit parfaitement sa représentation de deux univers et si l’on rit au début, on en ressort avec un sourire reconnaissant sur son illustration de l’humain.
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