Les Traducteurs Belgique, France 2019 – 105min.
Critique du film
Y a-t-il un traître dans le bunker?
Neuf traducteurs, un bunker digne d’un palace et un roman attendu comme le messie, 8 ans après Populaire, Régis Roinsard est de retour derrière la caméra pour raconter une affaire énigmatique qui prend ses quartiers dans le monde littéraire. Les Traducteurs construit son récit autour d’un mystère à résoudre mais pas que.
Neuf traducteurs ont été engagés afin de traduire le troisième tome d’un des plus gros best-sellers de ces dernières années. Pour ce faire, ils sont emmenés dans un bunker aux allures de palace 5 étoiles. Coupés du monde sans aucun contact avec l’extérieur, les neufs traducteurs évoluent en vase clos pour éviter tout risque de fuite. Des mesures de sécurité inédites prises par le tout-puissant éditeur Eric Anstrom. Et pourtant, un hacker vient semer le chaos en publiant sur internet les premières pages du roman et menaçant de livrer tout le contenu du livre si la rançon demandée n’est pas versée à temps. Y a-t-il un traître parmi les traducteurs?
Histoire à diverses strates, le nouveau métrage de Régis Roinsard est tout à la fois un thriller, un drame psychologique couplé à une histoire de vengeance et une critique à moitié déguisée du monde littéraire et ses travers. Les puissants éditeurs, les auteurs asservis, les traducteurs complexés de ne pas être de grands écrivains ou encore les assistants, larbins des grands manitous du monde littéraire, le scénario coécrit par Régis Roinsard, Daniel Presley et Romain Compingt déballent des personnages intrigants, frustrés ou encore machiavéliques dans un récit à rebondissements, rythmé juste comme il faut jusqu’à la dernière minute.
Et qui dit personnages hétéroclites dit casting haut en couleur. D’un éditeur sans pitié campé par un Lambert Wilson en grande forme, à une traductrice amère de ne pas avoir réalisé ses rêves interprétée par la très au point Sidse Babett Knudsen, en passant par un jeune traducteur flegmatique incarné par le Britannique Alex Lawther, plus connu pour tenir le rôle principal dans la série «The End of the Fing World», autant de personnages bigarrés que d’acteurs talentueux pour cette intrigue psychologique intelligemment construite qui redore le blason du genre thriller à la française.En bref!
Entre thriller psychologique et récit de vengeance, Les Traducteurs* égratigne le monde littéraire et ses protagonistes. Mélange de genres, le film crée tension et suspense grâce à un scénario bien ficelé et des rebondissements joliment dosés. Une jolie surprise!
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Commentaires
“Des livres et moi”
L’éditeur Eric Angstrom est très fier d’avoir obtenu le manuscrit du dernier tome de la trilogie à succès Dedalus. Pour éviter tous risques de fuite, il réunit dans le bunker luxueux d’un manoir les neuf traducteurs en charge des versions étrangères, les contraignant à travailler simultanément sous haute surveillance. Quand un hacker menace de diffuser les premières pages du livre sur Internet, il se persuade que le coupable ne peut être que l’un d’eux.
La mise en place intrigante laissait espérer un huis clos retors digne d’Agatha Christie. D’autant plus que le rôle ingrat dévolu au traducteur, ajouté au pouvoir de celui qui maîtrise les langues, aurait pu susciter véritable réflexion et scènes réjouissantes. Hélas, le scénario se perd rapidement dans des élans d’incrédibilité qui le rapprochent du ridicule – pour transporter son trésor littéraire, Lambert Wilson choisit le métro. Quant au casting international, tous ne sont pas si à l’aise dans la langue de Molière nécessitant parfois quelques sous-titres. Prisonnier malgré lui de ce sous-sol en compagnie de personnages si proches de la caricature, le spectateur ne peut que s’exprimer : « Des livres et moi ! ».
4.5/10… Voir plus
Dernière modification il y a 4 ans
Un excellent polar français avec un Lambert Wilson tout à fait à la hauteur de son personnage. Ce huis clos m'a fait pensé au 10 petits nègres où tous commencent à se soupçonner, voir même jusqu'à s'entretuer, mais...... Grande différence, le final est vraiment époustouflant. (G-02.02.20)
3..5: Le temps perdu
Eric est un éditeur sous pression : le dernier tome de la trilogie Dedalus, le phénomène littéraire actuel vient d’être écrit par son auteur et il est temps de le traduire en plusieurs langues : un groupe de traducteurs/traductrices est réuni dans un château en huis-clos avec interdiction de communiquer. Pourtant un hacker parvient à enfreindre la sécurité et exige que Eric verse une rançon sous peine de parution internet de cet opus.
Le voici donc cet intrigant thriller sur les aléas de l’édition. Une étrange bande-annonce m’incita à tenter l’expérience. Elle s’avère assez inégale mais non une perte de temps.
Un incendie ouvre le film: en tenant compte de la bande-annonce, l’on se retrouve interloqué et se demandant : comment peut-on commencer par la fin? Et la perte de temps, on est pas loin de la ressentir durant la première heure : interprétations forcées (mais au final justes), style et photographie quelque peu hachés et une impression de déjà percer le mystère. À tort
Car effectivement Roinsard, dont je débutais la filmographie avec cette apparente critique de l’édition, s’en contrefiche littéralement : il nous offre la personne coupable de l’acte assez rapidement le croit-on, mais joue avec le temps chronologique pour finalement nous surprendre sur la véritable motivation de l’attaque, qui s’avère le fait marquant.
En éditeur dictateur, Wilson est parfait de même que Olga Kurylenko qui semble jouer un rôle dans cette énigme. La bande-son est tout à fait prenante et mon titre trouve sa référence sur la révélation finale : ni les victimes, ni les coupables n’auront perdu leur temps, de même que les acheteurs étant déjà mis au parfum de cette enquête sordide constituant la trilogie littéraire.
Quel dommage que cette entame inégale mais l’expérience se laisse voir...… Voir plus
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