D'où l'on vient Etats-Unis 2020 – 143min.
Critique du film
Danse de la joie et de l’amour
De la plume de Lin-Manuel Miranda («Hamilton») et Tony Awards de la meilleure comédie musicale, D'où L'on Vient (In The Heights en version originale) passe au cinéma et se donne corps et âme dans un film qui chante les quartiers et les racines dans un New York acculé par la canicule.
Une immersion musicale et virevoltante dans la communauté hispanique, au cœur de New York et plus précisément le quartier de Washington Heights. Nous découvrons Usnavi (Anthony Ramos), propriétaire d’une épicerie et café à l’emporter, bossant pour caresser son rêve: renouer avec ses origines dominicaines. Mais il ne faut qu’un simple regard pour que vos envies partent en fumée. Il rencontre Vanessa (Melissa Barrera), une jeune coiffeuse se rêvant styliste. L’amour en chantant et en dansant, mais surtout la vie électrique d’un quartier.
Un temps entre les griffes du paria Harvey Weinstein, la Warner Bros a racheté les droits pour plus de 50 millions de dollars. Et In The Heights peut désormais prendre de la hauteur. Lin-Manuel Miranda s’associe avec John M. Chu (Crazy Rich Asians, Now You See Me 2) pour nous conter racines et difficultés d’exister dans cette Amérique scindée en plusieurs classes. Exister, une vocation personnifiée par Nina (Leslie Grace), la brillante étudiante de Stanford, en mal de repères dans son ascension académique: une université qu’elle déteste, un désarroi qu’elle tente désespérément d’exprimer à son père (Jimmy Smits), directeur d’une petite entreprise de service de voiture. Et comme une romance ne peut arriver seule, outre Usnavi et Vanessa, Nina en pince depuis belle lurette pour Benny, joué par le talentueux Corey Hawkins et aperçu dans NWA: Straight Outta Compton. Deux romances qui s’ouvrent, pétale après pétale, pour laisser le spectre de l’immigration, incarné par Sonny (Gregory Diaz IV), cousin et employé de Usnavi, entacher cet hymne à l’amour.
Un panel de personnages qui chantent et dansent, qui hurlent le partage et l’amour. La folie des mouvements et des chants, les clichés hispaniques tels que le salon de coiffure et ses employées électriques. Un ballet sur les racines, s’emparer de la rue pour la colorer comme dans Fame, des hommages qui pleuvent - de Busby Berkley et cette chorégraphie aquatique, ou le clin d’œil à Fred Astaire et «Royal Wedding», pour nous articuler une comédie musicale dense, très dense. Beaucoup de chants, un soupçon d’immigration mal intégré dans le récit - surtout trop appuyé -, alors que le récit traite avant tout d’une romance, d’un quartier qui pulse les amours mélodieux, la famille et l’appartenance. Peut-être, la meilleure description de In The Heights est cette phrase souvent employée par Nina: «laisse-moi écouter mon quartier». Il y a ces bruits et le cœur du film: un quartier qui vit, qui chante, qui danse; et la pellicule tricote avec ses nombreux sujets et sa longueur (une durée de 2h20). Mais les amateurs de comédie musicale trouveront leur compte avec In The Heights.
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