Peninsula Corée du Sud 2020 – 114min.

Critique du film

Quatre ans après...

Peter Osteried
Critique du film: Peter Osteried

Voilà quatre ans que son Train to Busan faisait un carton au boxoffice coréen avant d’entamer une marche triomphale dans le reste du monde. Un film de zombies extrêmement puissant qui se démarquait du sous-genre par son humour, son action et sa dramaturgie. Avec Peninsula, Sang-ho Yeon propose une suite dans les règles de l’art: toujours plus grande, plus grandiloquente.

L'épidémie de zombies en Corée du Sud a été contenue - mais la péninsule est mise en quarantaine pour protéger le reste du monde. Un soldat, qui a pu quitter la ville au dernier moment, doit maintenant retourner à Séoul, avec une escouade d'autres volontaires plus ou moins qualifiés, afin de sécuriser un camion dont le contenu vaut des millions. Tout se déroule pour le mieux avant que des zombies sanguinaires ne débarquent accompagnés d’êtres étranges à la brutalité inouïe.

Tout d’abord et de part son dispositif, Peninsula manquera sans doute de l’intensité de son prédécesseur et ce pour une raison simple: l’action dispersée en ville condense certainement moins d’énergie que celle incarcérée dans un train. Et si le métrage emprunte à ses pairs et se gorge de belles idées, passant de l’emblématique Escape from New York de John Carpenter à Mad Max 2, en témoigne une arène où des prisonniers se battent contre des zombies, avec un détour Fast & Furious lors d’une course-poursuite, Peninsula a de la ressource c’est évident, mais son originalité globale laisse un peu à désirer.

Or si le film se démarque, c’est de combiner le thème des zombies avec un sous-genre aux antipodes: le film Heist, plus sobrement appelé film de braquage, dans lequel des trublions hétéroclites marchent ensemble dans l’espoir de monter un gros coup. Et les zombies de jouer les antagonistes! Une originalité qui nous laissera un goût amer tant là aussi le réalisateur aime appuyer le pathos pompeux de son scénario avec des plans au ralenti qui laissent à ses personnages le temps de se tomber dans les bras alors qu’une horde de zombies est à leurs trousses.

Si Peninsula se révèle bien en deçà de Train to Busan, le mélange des genres pourra convaincre à mi-parcours, or c’est bien grâce à son spectacle d’action que Peninsula séduit. Et l’on en oublie presque les personnages, qui manqueront de la poigne de ceux de 2016. Curieusement, et malgré tous ses défauts, ce film de zombies reste l'un des bastions forts du genre.

22.10.2020

3.5

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

CineFiliK

il y a 4 ans

“Virus”

La Corée du Sud n’est plus qu’un immense champ de ruines occupé par les zombies. Jung-seok et son beau-frère y ont échappé quatre ans plus tôt. Réfugiés méprisés à Hong Kong, ils sont engagés par une triade pour retourner au pays. Car dans la ville dévastée de Séoul se trouve un camion rempli de billets qu’il convient de récupérer. Au risque de ne pas revenir.

La lutte divertissante entre morts-vivants et vivants déjà morts peut commencer. La nuit, tous les zombies sont gris. Aveuglés, ceux-ci ne sont attirés que par la lumière et le bruit. De quoi donner quelque répit aux missionnés et des images crépusculaires de belle facture. Le reste ne respire guère l’inspiration. Outre dans les classiques du genre, le film pêche du côté de la folie de Max et de ses routes enragées. Les thématiques abordées – traumatisme héroïque, sacrifice maternel et monstruosité humaine – ne sont pas nouvelles. Et le final larmoyant en devient presque gênant. Reste qu’un monde emporté par un virus est un écho terrible à la période actuelle. La comparaison fortuite trouble et fait monter l’angoisse.

5.5/10Voir plus

Dernière modification il y a 4 ans


Autres critiques de films

Gladiator II

Red One

Venom: The Last Dance

En fanfare