The Craft - Les Nouvelles Sorcières Etats-Unis 2020 – 95min.
Critique du film
Désenchanté
Estampillé comme étant la suite du cultissime The Craft de 1996 avec Robin Tunney et Neve Campbell, le studio Blumhouse continue sur sa lancée et dépoussière un classique qui jusqu’ici reposait en paix. Parfaitement lissé, écrit à la pelle, sorte de mauvais breuvage scénaristique, The Craft - Les Nouvelles Sorcières est aussi pâle que parfaitement dispensable.
Reprenant la trame de 1996, Lily (Cailee Spaeny) accompagne sa mère (Michelle Monaghan) pour une nouvelle vie dans la demeure de son compagnon (David Duchovny) et ses trois fils. Changement de décor, changement d’école, bientôt Lily fait la connaissance de trois apprenties sorcières (Zoey Luna, Lovie Simone, Gideon Adlon) qui cherchent à décupler leurs forces. Lily est l’élue tant attendue selon elles, et rejoint bientôt la triade. Lévitation, transformation, temps en apesanteur, la magie opère, mais après avoir jeté un sort à l’un des joyeux crétins de leur classe, les masques tombent et la béchamel s’emballe…
À la barre d’un bon nombre de productions rayonnantes, ces dernières années Blumhouse a témoigné d’un savoir faire indéniable, naviguant entre le film de genre (Get Out, Us), les reboots nostalgiques (Halloween, L’homme invisible) et les productions plus comico-horrifiques édulcorées (ce que promet notamment Freaky avec Vince Vaughn). Et The Craft aurait dû se ranger sans peine dans les rayonnages Blumhouse de nos vidéothèques bien aimées.
Aussi le métrage de Zoe Lister-Jones profite de la libération de la communauté LGBTQIA+, le mouvement woke et #metoo, au cœur de l’intrigue de L’homme invisible avec Elisabeth Moss par exemple, pour donner à sa bobine un soupçon de modernité, or absolument rien ne fonctionne. Pire encore, Les Nouvelles Sorcières donne l’impression de rattraper son époque là où la version d’Andrew Fleming en 1996 était, elle, en avance sur son temps.
Les Nouvelles Sorcières déroule un scénario pensé comme un cahier des charges, qui oscille entre le reboot et le sequel, torpillé par une intrigue qui prend l’eau de toutes parts, une mise en scène imbuvable et des effets-spéciaux piqués sur une mauvaise chaine YouTube (si vous tenez jusqu’au climax, vous nous en direz des nouvelles). Et rien n’y fera… L’interprétation très honorable de Cailee Spaeny contraste avec l’hécatombe proposée par l’ex-star de X-Files et Californication. Rien n’est moins gothique, rien n’est moins punk; The Craft suivait une procession au clair de lune menée par Buffy et Charmed, les années 90 sont bien (trop) loin.
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