A Hero France, Iran 2021 – 127min.

Communiqué de presse

A Hero

Rahim, père divorcé, est en prison parce qu'il n'est pas en mesure de rembourser ses dettes. Pendant une permission de sortie de deux jours, il échoue à persuader son créancier de retirer sa plainte. Malgré cela, il force l'admiration en restituant à sa propriétaire un sac de pièces d'or au lieu de le garder pour lui. Ce geste désintéressé attire aussitôt l'intérêt des médias et Rahim est célébré comme un héros moral... Cependant, la gloire attire les doutes et les interrogations : cet acte héroïque est-il vraiment le fruit du hasard - ou ne s'agit-il pas plutôt d'une mise en scène orchestrée par Rahim lui-même ?Présenté en compétition à Cannes, « Un Héros » a été acclamé par la critique et récompensé par le Grand Prix du Jury. Lauréat de deux Oscars (« Le Client », « Une Séparation »), Asghar Farhadi revient avec ce drame sensible dans son Iran natal. Le réalisateur montre avec acuité une société prête à traiter les gens sans discernement, passant de l'adoration à la haine en un tournemain. Dans le rôle de Rahim, Amir Jadidi donne profondeur et relief à cette histoire subtile et poignante, en jouant avec brio un personnage qui risque gros.

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vincenzobino

il y a 2 ans

Paroles paroles
Pour ne pas avoir pu payer sa dette à Braham, son ancien beau-frère, Rahim doit purger une peine de prison. Au cours d’une permission, il trouve de l’argent dans un sac à main abandonné et pourrait s’en servir pour régler sa dette. Il fait alors un choix lourd de conséquences d’être honnête: pas une bonne idée.
Le voici donc ce grand prix cannois et le retour du « conteur social » Fahradi. Après une escapade espagnole classique, ce retour aux sources iraniennes était très prometteur. Il ne déçoit pas.
Un héros ça prend de la hauteur pour user de son pouvoir et servir une noble cause : cette constatation illustrée par le premier plan semble éphémère: elle va pourtant coller à la peau de notre héros.
Après avoir exploré les conséquences des erreurs de parcours à de multiples occasions, Fahradi revient à la charge avec une situation paraissant futile au niveau occidental mais qui en Iran est extrêmement primordiale : l’honnêteté.
Cette descente aux enfers débute pourtant de bien haut : par une entame proche de la parodie sur la liberté, le réalisateur iranien nous entraîne le long d’une échelle instable dont il ne faut surtout pas rater la moindre marche sous peine de tomber de haut.
Mais c’est surtout un puissant réquisitoire contre le pouvoir des réseaux sociaux qui entre une vidéo, un revirement... et une parole brutale franche, sont mis à mal, au prix même de l’honnêteté et de la loyauté.
La loyauté illustrée du reste par le dernier long plan fixe dénué de paroles mais voulant tout dire.
Une sacrée expérience à recommander.Voir plus


CineFiliK

il y a 2 ans

“Un homme intègre ?”

Rahim est emprisonné en raison d’une dette qu’il ne peut rembourser. Quand son amie lui annonce avoir trouvé un sac contenant dix-sept pièces d’or, il se dit que la chance pourrait enfin tourner.

Lors d’une permission, l’homme se rend sur le site archéologique de Naqsh-E Rostam. Patiemment, il monte les escaliers des hauts échafaudages pour y rejoindre son beau-frère au travail. Les marches de la gloire ou une montée à l’échafaud ? Creusée dans la falaise, cette nécropole antique près de Shiraz abrite des tombeaux. Plus dure sera la chute pour ce héros malgré lui.

Un acte altruiste ou calculé fait du prisonnier en sursis un rédempteur que l’on présente à la télévision et sur les réseaux sociaux comme un modèle. Mais il suffit d’un doute pour que la vindicte populaire crucifie celui qu’elle vient de sanctifier. Dans le tourbillon qui le noie, Rahim entraîne avec lui son entourage prompt à l’aider. Comme souvent, les femmes et les enfants d’abord, témoins et victimes du naufrage des hommes.

L’épilogue de ce conte moral aux allures de thriller est vite pressenti. Signature du réalisateur, l’engrenage mis en place est néanmoins bien huilé. Oppressive, la roue dentée de la tragédie tourne et broie ceux qui tentent d’y échapper dans une société iranienne complexe et ambiguë. Chacun manipule la vérité sans pour autant se satisfaire du mensonge. Quant à Rahim, naïf ou malin, le sourire qu’il affiche suscite le trouble.

(7/10)Voir plus

Dernière modification il y a 2 ans


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