Downton Abbey II: Une Nouvelle Ère Royaume-Uni, Etats-Unis 2021 – 125min.

Critique du film

Branle-bas de combat au château

Björn Schneider
Critique du film: Björn Schneider

Après le succès du premier opus dévoilé en 2019, la saga Downton Abbey issue de la série britannique à succès revient pour un nouveau volet sur les écrans.

Voilà que l'histoire de la célèbre famille aristocratique Crawley trouve une suite et pour ce nouvel opus, c’est le tournage d'un film à Downton Abbey qui provoque un fiasco. Par son atmosphère décontractée et sa légèreté, Une Nouvelle Ère se veut un film de divertissement insouciant et sans grande intrigue. De quoi éreinter les fans de la série originelle, mais cette suite est taillée au cordeau pour celles et ceux qui auraient aimé le premier volet au cinéma.

Quelque temps après la visite du couple royal au domaine de Lord Grantham (Hugh Bonneville), les Crawley et leurs domestiques sont à nouveau sur la paille. Ainsi, pour renflouer les caisses du domaine, Lady Mary (Michelle Dockery) autorise le tournage d'un film dans la propriété familiale du Yorkshire, mais l’arrivée de la star du cinéma muet Myrna Dalgleish (Laura Haddock) et son équipe de tournage s’accompagne d’un tumulte sans nom. Parallèlement, la comtesse Lady Violet (Maggie Smith) a un tout autre souci alors qu’un ancien prétendant lui a légué une somptueuse villa dans le sud de la France. Sur la Côte d'Azur, la famille prend connaissance de l'héritage.

Reprenant la trame du film précédant, Une Nouvelle Ère se compose de deux intrigues principales autour desquelles se cristallisent des scènes secondaires et des intrigues latérales. D’intérêts parfois inégaux, les différentes narrations valident néanmoins les efforts déployés par le réalisateur Simon Curtis («My Week with Marilyn») pour laisser aux principaux personnages l’amplitude de développer leur caractère.

Sans surprise, l’équipe à la conception des décors mérite bien des éloges tant ils plongent l'assistance, avec crédibilité et un fameux sens du détail, dans le quotidien singulier de cette aristocratie de la première moitié du 20e siècle. Au style exquis et à l'opulence visuelle s'ajoute une belle nostalgie, car au moment de l'action, et à l’aube du cinéma parlant, c’est une ère qui s'achève. Au gré de ce tournage au manoir, s’invitent une bonne dose de légèreté et toutes sortes de situations cocasses et de quiproquos dans lesquels, même les domestiques deviennent, à leur insu, partie prenante de cette grande production cinématographique.

Ainsi, jamais Une Nouvelle Ère ne s'efforce d'aborder des thèmes réfléchis, des crises sérieuses ou des développements dramatiques particuliers. Une signature qui distinguait par ailleurs les films de la série, dans laquelle nous pouvions développer une véritable empathie pour les personnages. La suite vise avant tout à divertir et de manière charmante, attachante. Des personnages singuliers et charismatiques, un style narratif sans effort et des dialogues intelligents, pointus. Enfin, la fantastique Maggie Smith, qui incarne comme d'habitude l’incorrigible comtesse Violet Crawley, pleine de verve et d'esprit, viendra celer le charme divertissant de ce nouveau volet.

(Un texte initialement publié en allemand et traduit en français par Théo Metais. Lien vers la critique ​​en allemand)

27.04.2022

4

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 2 ans

“La vie de château”

Alors qu’une partie du clan Crawley se rend sur la Côte d’Azur dans la villa que Lady Violet vient d’hériter d’un ancien prétendant, Downton Abbey s’apprête à devenir le décor d’un film.

Les fans de la première heure saisiront sans attendre l’occasion de passer deux heures de plus en compagnie de ces Britanniques qu’ils adorent depuis les débuts de la série à succès. Les autres, malgré quelques liens et références insaisissables, pourraient se laisser séduire par le charme si désuet qui s’en dégage. Dans ce monde d’hier, empli de luxe, de calme et de volupté, l’inquiétude découle essentiellement du nombre de petites cuillères qui risqueraient de disparaître durant le tournage, des trous dans la toiture et des bagatelles passées de la douairière. Quand les Anglais débarquent dans le sud de la France, c’est Nathalie Baye qui a été choisie en tant que rivale pour leur réserver un accueil glacial. Certes l’âge et la maladie n’épargnent pas non plus les riches et leurs couronnes de fleurs enjolivent autant les mariages que les enterrements. Mais les drames paraissent anecdotiques au final, la vie de château étant la plus belle.

En parallèle, il est délicieux d’apprendre la méfiance de ces aristocrates, emmenés par la piquante Maggie Smith, à propos du cinéma et leurs préjugés quant aux petites mœurs supposées des comédiens. A l’opposé, les domestiques en coulisse ont les yeux qui pétillent. La mise en abyme filmique divertit encore lorsqu’elle rend hommage à la transition du muet au parlant, morceau de choix de Chantons sous la pluie. Pouvoir ultime du septième art, un renversement des rôles s’opère permettant enfin aux valets de s’attabler dans la lumière, laissant les maîtres debout et à l’arrière. Le temps d’une scène, c’est une révolution.

(7/10)Voir plus

Dernière modification il y a 2 ans


Eric2017

il y a 2 ans

Tout comme le premier film, je n'ai pas du tout suivi la série télé mais j'ai beaucoup aimé l'ambiance qui règne dans ce deuxième opus. Décors, costumes, dialogues tout y est parfait et bien orchestré. Je ne me suis pas ennuyé. (G-01.05.22)


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