House of Gucci Canada, Royaume-Uni, Etats-Unis 2021 – 158min.
Critique du film
Ridley Scott revisite le sombre destin de la famille Gucci
Il est infatigable Ridley Scott. Après The Last Duel présenté à la Mostra de Venise cet été, au tour de House Of Gucci de faire son entrée. Deux films pour deux ambiances radicalement différentes. Dans son dernier métrage, le réalisateur britannique présente durant près de 3 heures les dessous peu glorieux de la célèbre famille italienne gangrénée par le pouvoir et l’argent, le malheur en prime.
Patrizia Reggiani (Lady Gaga) est la fille d’un homme d’affaires milanais. Excentrique, un peu fofolle, elle séduit tout de suite Maurizio Gucci (Adam Driver), plus habitué à rencontrer des jeunes filles bourgeoises, plus au goût de son paternel Rodolfo Gucci (Jeremy Irons), vieil homme à la santé fragile. Dès le départ, ce dernier refuse que son fils unique se marie avec Patrizia, menaçant de le déshériter. Mais l’amour est plus fort que tout, et Maurizio épouse Patrizia en 1973. Petit à petit, Maurizio, fraîchement diplômé en droit, réintègre les bancs de la famille Gucci, conseillé par sa femme et aidé par son oncle Aldo (Al Pacino), qui voit en lui un élément prometteur de la firme aux deux G.
Réticent au départ, Maurizio se laisse convaincre et rejoint l’empire Gucci. Mais l’accession au sommet ne se fait jamais sans casse. Poussé par Patrizia, avide de pouvoir, Maurizio trahit les siens. Dans sa quête de suprématie, il finit par évincer son oncle et son cousin de la société, et quitte sa femme devenue trop présente dans ses affaires professionnelles. Le déclin du clan est amorcé. Amours déçues, magouilles fiscales, coups bas et autres mensonges, les Gucci finiront au mieux misérables, au pire entre quatre planches, à l’instar de Maurizio, froidement assassiné en pleine rue un jour de 1995. Un meurtre commandité par son ex-femme Patrizia.
Le destin tragique des Gucci offre sur un plateau tous les ingrédients d’une histoire sulfureuse et captivante par excellence, où la réalité dépasse la fiction. Adapté du livre « The House of Gucci: A sensational story of murder, madness, glamour, and creed » écrit par Sara Gay Forden, le dernier-né de Ridley Scott navigue entre plusieurs genres et emprunte tour à tour au style mafieux et romantique, nous trimballant du « Parrain » aux soap operas, où romance, drame et thriller jouent des coudes.
Et comptez sur Ridley Scott pour faire le job. Le réalisateur de 84 ans qu’on ne présente plus fait à nouveau briller son savoir-faire. Écrit par Becky Johnston et Roberto Bentivegna, House of Gucci est une bibliothèque de plans impeccables à la photographie léchée, savamment rythmés, et couvrant deux décennies de tumultes familiaux en 3 heures. Les remous d’un clan déchiré prenant vie sous les traits de Lady Gaga et Adam Driver, duo improbable à première vue, mais qui fonctionne étonnement bien. Il faut dire que la pop star devenue actrice a révisé sa copie en s’imprégnant du rôle jusqu’à parler avec l’accent italien sur le tournage, mais également hors des plateaux durant plusieurs mois. Si elle avait fait des sceptiques après sa prestation dans «A Star Is Born», elle ralliera les plus frileux à sa cause dans la peau de la fameuse veuve noire, car force est de constater qu’elle s’en sort avec les honneurs.
Alors que le binôme Gaga-Driver convainc, House of Gucci nous gratifie par la même occasion de rôles secondaires épiques. On pense notamment au toujours génial Al Pacino, l’oncle bienfaiteur réduit à la misère, ou au méconnaissable Jared Leto, le cousin Paolo, artiste muselé et incompris, personnage haut en couleurs dont beaucoup pensent qu’il aurait sa place dans un autre film. Toujours est-il que même si Jared Leto incarne ce personnage avec un entrain survitaminé, il amène une dimension supplémentaire au récit, pathétique et touchante à la fois, divertissante à souhait. Et quand bien même tous les personnages meublant le film sont de parfaits salauds, Ridley Scott parvient malgré tout à créer une réelle empathie envers ceux de la pire espèce.
Votre note
Commentaires
Ennuyeux et trop long ce dernier « long » métrage de Ridley Scott. Bien filmé, bien rythmé pourtant, arborant une belle brochette d’acteurs, le film est très certainement plombé par l’accent italien surfait, imposés aux acteurs (et aux spectateurs), qui devient particulièrement risible et fatigant dans la bouche de Jared Leto, parfaitement méconnaissable. Lady Gaga est magnifique et Adam Driver très convaincant. mais leur prestation ne suffit pas pour sauver le film.… Voir plus
Quand Patrizia rencontre Maurizio, la sémillante brunette devient soudainement très entreprenante à l’énoncé du nom de famille d’un jeune homme réservé. GUCCI. Plus qu’une marque, un empire qu’elle va bien vite régenter.
Mensonges, luxe, sexe et trahisons. Comme un petit air de dynastie perdue. On peine à croire à la véracité des faits pourtant avérés. La fin nous la rappelle de manière claire et succincte.
Dans le rôle de la venimeuse Cléopâtre, Lady Gaga est époustouflante de justesse et de maîtrise. Ses regards énamourés sont d’autant plus chaleureux qu’ils côtoient les ors quant à sa rage elle s’embrasera jusqu’à faire brûler d’autres canons que ceux de la mode.
Adam Driver campe un jeune homme à l’évolution forcée. Un héritier dont l’éminence grise reléguera l’intégrité comme la feuille d’or des mocassins de la marque; au talon; foulée puis flouée. Gucci deux G non salvateurs pour un film piquant de Ridley Scott. A préconiser.… Voir plus
Mensonges, trahisons, soif d'argent et de luxe ce film racontant la véritable histoire de la famille Gucci est vraiment incroyable. Tout commence par une probable vraie histoire d'amour et qui au fur et à mesure devient une histoire dont l'intérêt est purement et uniquement basé sur l'argent. Patrizia Gucci fut Condamnée pour l'assassinat de son mari à 29 ans de prison, puis ramenée à 26, elle sort en 2016 après 18 ans d'incarcération. Un casting excellent avec un petit plus pour Jared Leto. Sinon tous les autres sont au top ! (G-26.12.21)… Voir plus
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