Spirit: L'Indomptable Etats-Unis 2021 – 88min.
Critique du film
Une plate envolée sauvage
Avec Spirit: L'Indomptable, les écuries d’animation DreamWorks reprennent là où s'était arrêtée la série animée Netflix Spirit : Au galop en toute liberté, elle-même basée sur le film Spirit, l'étalon des plaines, sorti en 2002. Une filiation prometteuse sur le papier, mais il faudra sans doute chercher ailleurs pour trouver un vrai beau divertissement familial.
Au XIXe siècle, lorsque la jeune « Lucky » Prescott (Isabela Merced en VO) quitte sa tante Cora (Julianne Moore) pour passer l'été avec son père James (Jake Gyllenhaal) dans la petite ville de Miradero au Texas, une grande aventure commence. Alors qu’elle découvre la vérité sur sa mère Milagro Navarro (Eiza González), elle gagne la confiance d'un magnifique étalon sauvage qu'elle baptise «Spirit». Et accompagnée de ses deux nouvelles amies Pru Granger et Abigail Stone, elle découvre l'équitation, son héritage de cavalière mexicaine et se lance dans une mission effrénée pour sauver son cheval.
Débarrassons-nous-en dès l’entame, la seule chose que Spirit: L'Indomptable partage avec son ainé nommé à l'Oscar du meilleur film d'animation, c’est la première partie de son titre. Les aficionados de la série Netflix, qui dénombre déjà huit saisons, reconnaîtront des similitudes avec le tout premier épisode et pour cause: la nouvelle création du tandem Elaine Bogan et Ennio Torresan Jr. (coréalisateur), raconte justement les balbutiements de cette histoire tout en adoptant un arc narratif un peu plus large.
Alors qu’elle se rend dans son ancienne maison, Lucky croise la route d’un magnifique mustang. Seul hic, depuis le décès de sa femme, James interdit formellement à sa fille de s'occuper d’un cheval, mais la jeune Lucky n’en fera qu’à sa tête et soutenue par ses deux nouvelles amies Pru (Marsai Martin) et Abigail (Mckenna Grace), elle gagne peu à peu la confiance du fier animal. Mais un cow-boy sans scrupules du nom de Hendricks (Walton Goggins) décide de capturer Spirit et un troupeau de chevaux sauvages dans l’espoir de les vendre. Lucky et ses deux nouvelles amies tentent alors de rattraper la bande, et s’embarquent dans une incroyable épopée à cheval.
Si l'on compare Spirit: L'Indomptable avec des productions issues des autres maisons d’animation, il est indéniable que la facture paraît visuellement moins étoffée. Et si pourtant la beauté indéfectible et sauvage des paysages s'impose, DreamWorks nous dépose bien loin de la volte de la série How to Train Your Dragon. La faute, sans doute, au budget relativement serré pour un film de cette trempe. Notons ici 30 millions de dollars au compteur, contre 80 millions pour le Spirit nommé à l'Oscar de 2002, ou les 165 millions pour How to Train Your Dragon.
Une bagatelle sur laquelle nous aurions pu passer, mais les personnages et leur arc narratif ne galoperont jamais au-delà de leur énoncé initial, et les quelques intrigues s’estompent bien vite. À commencer par la relation entre Lucky et son père ou celle qui l’unit à son cheval, l’ensemble manque cruellement de corps, d’affirmation, et de consistance. Et les obstacles à la mission de sauvetage des filles se volatilisent à la vitesse du vent. L’ensemble se rattrape un peu quand Lucky nous fredonne la chanson que sa mère lui chantait autrefois ou lorsque l’action s’emballe, mais même le final gorgé de peps ne saura rehausser cette aventure finalement bien superficielle.
(Traduit et adapté de l’allemand par Théo Metais)
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