Dans son nouveau long métrage, «Tillsammans 99», le cinéaste Lukas Moodysson réunit, lors d’une fête, les membres d'une ancienne communauté alternative.

Galerie de photos

Pour les 60 ans de son partenaire, Klassen le surprend en invitant les anciens membres d’une communauté qu’ils avaient tous jadis formée. Après la joie des retrouvailles, viennent les souvenirs des amours, des conflits et des idéologies d’autrefois. Au gré des conversations, la graine de discorde germe doucement, et la frustration des espoirs déchus se mêle à la mélancolie de l’éphémère.

En 2000, le cinéaste suédois Lukas Moodysson présentait l'un de ses films les plus réussis: «Together». Une comédie dans laquelle il mettait en scène une collocation libertaire un peu hippie à Stockholm dans les années 70. Dans «Tillsammans 99», nous voilà plongés 24 ans plus tard, en 1999, l’occasion de retrouver cette troupe étonnante et de prolonger leur histoire. L’idéalisme d’autrefois s’efface au profit de deux décennies de désillusions durant lesquelles chacun d’entre eux a fini par suivre des voies différentes. Et, si Jonas Karlsson remplace Ola Rapace dans le rôle de Lasse, quelle joie de revoir le reste de la distribution.

Les instants de retrouvailles sont souvent l’occasion de se souvenir et mettre à plat les anciennes querelles et les ressentiments. Des ressentiments? Les personnages de «Tillsammans 99» ne sont pas en reste. Malgré ses airs de documentaire, le long métrage est bien d’une fiction. Malheureusement, le film traine, et seule l’intrigue autour de la paternité de l’un des enfants est véritablement intéressante. Tout aussi débordant d’humanité que son prédécesseur, «Tillsammans 99» est pourtant bien plus amer. À croire que la déception du réalisateur quant à sa carrière, autrefois pleine de promesse, a déteint sur ses protagonistes. Joyeux et chargé de souvenirs, le film prend des airs de réunion d'anciens élèves, en étant, par moment, tout aussi embarrassant.

(Adapté de l'allemand)