Première incursion dans le long métrage pour le réalisateur français Simon Bouisson après avoir officié dans plusieurs séries comme Stalk (2020-en cours). Malgré ses imperfections de première œuvre, Drone allie les ingrédients du film de genre avec un discours on ne peut plus contemporain. Une belle surprise!

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Émilie (Marion Barbeau), étudiante en architecture, débarque à Paris sans avoir aucun contact. Très mal à l’aise en société, la jeune femme se referme sur elle-même malgré la bienveillance de Mina (Eugénie Derouand) qu’elle rencontre lors d’une soirée organisée par Olivier (Stefan Crepon), un camarade de classe détestable. Un soir, Émilie se sent observée : un drone totalement silencieux l’épie depuis la fenêtre de son appartement. Impossible de connaître les intentions de la machine ou de son pilote…

Le cinéma de genre français poursuit son expansion ! Quelque part à mi-chemin entre l’horreur et le thriller paranoïaque, Simon Bouisson signe un premier film prometteur, en dépit de ses faiblesses. Certes, les facilités scénaristiques – lorsqu’il ne s’agit pas simplement de véritables maladresses – auraient tendance à rendre l’ensemble fébrile, mais ces égarements bien présents ne sont finalement que peu de choses face à l’envie de mise en scène couplée aux thématiques du voyeurisme et de l’espionnage.

Le fameux drone ouvre le champ des possibles de la mobilité de la caméra, tantôt fantomatique et inquiétante, tantôt dansante, protectrice. La réalisation Bouisson instaure une fluidité qui s’accorde parfaitement avec la sensation d’une présence invisible et aux aguets, tout en restant cohérente avec son discours de mise en garde sur une société de plus en plus surveillée, que ce soit à son insu ou non. À cela s’ajoute la prestation magnétique de Marion Barbeau, dont l’ambiguïté d’interprétation n’a de cesse de surprendre. Une dernière mention spéciale pour la musique de Paul Sabin qui achève d’octroyer à Drone une identité unique.