L’amour Ouf France 2024 – 161min.
Critique du film
Et Gilles Lellouche voit grand
En compétition officielle à Cannes, le film-fleuve de Gilles Lellouche emprunte à tous les genres cinématographiques.
Années 80, Nord de la France. Jackie l’élève studieuse (Mallory Wanecque) et Clotaire le cancre glandeur (Malik Frikah) tombent amoureux. Ils sont adolescents, elle est issue d’une famille bourgeoise et orpheline de mère, il vient d’une famille ouvrière nombreuse et subit les accès de violence de son père. Lorsqu’ils sont ensemble, la vie prend tout son sens. Mais Clotaire a de mauvaises fréquentations, il tombe dans la criminalité, se fait attraper et doit passer 12 ans en prison. À sa sortie (il a désormais le visage de François Civil), la seule chose qui compte pour lui est de retrouver Jackie (Adèle Exarchopoulos).
Après «Le grand bain» en 2018, Gilles Lellouche revient avec un film de tous les superlatifs: qu’il s’agisse du casting, de la durée, de la mise en scène ou du budget (35 millions d’euros). Projet de longue date adapté du roman de l’écrivain irlandais Neville Thompson et co-écrit avec Audrey Diwan, «L’amour ouf» s’étend sur 2h45, durant lesquelles défilent Alain Chabat, Benoît Poelvoorde, Anthony Bajon, Elodie Bouchez, Karime Leklou, Jean-Pascal Zadi, Raphaël Quenard ou encore Vincent Lacoste.
La mise en scène est fougueuse, grandiloquente même, empruntant aux codes du cinéma américain et ne cessant de mélanger les genres : comédie romantique, film de gangster, thriller, drame, action, et même comédie musicale (avec notamment une brève scène de danse subjuguante). La lumière et la photographie évoquent étrangement la Californie - alors que le film a été tourné dans le nord de la France. Il y a du Tarantino comme du «West Side Story» dans «L’amour ouf». Il y a des coups de poing, des coups de sang, des coups de fusils, des bastons… mais aussi des baisers passionnés, des couchers de soleil, des éclipses et de l’amour à la plage.
La bande originale fait vibrer avec The Cure, Prince, Billy Idol ou encore Depeche More. Les effets de caméra dans tous les sens et à chaque instant viennent accentuer la flamboyance et la tonitruance de cette fresque stylisée haute en couleurs. Too much? Honnêtement, quand on a les moyens, pourquoi ne pas profiter de toute l’étendue du terrain de jeu pour s’amuser? Le cinéma sert (aussi) à ça.
(Cannes 2024)
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Commentaires
Le film est pas mal, mais ne me restera pas longtemps en mémoire. La mise en scène est bonne, mais le film aurait pu allègrement être raboté de 20-30 minutes. Je m’attendais à une autre fin. L’histoire d’amour entre les protagonistes jeunes a été mieux traitée qu’entre les plus âgés et les 2 jeunes acteurs sont excellents. BO vintage sympa: Cure, Prince, Billy Idol entre autre.… Voir plus
Bonsoir, vous avez répondu a ma critique sur Niki mais il m'est impossible de l'ouvrir et la lire 🤔. Eric
“Le grand bain”
Jacqueline rencontre Clotaire dans la France du Nord et des années 80. C’est l’amour fou.
Gilles Lellouche se jette à l’eau du grand bain et réalise le film de toute une vie. Une romance violente et passionnée à travers le temps. Son générique rappelle celui du West Side Story de Spielberg. Les cheminées de l’usine métallurgique crachent le feu et imposent un décor marqué. Dans le prélude, le gang défie la mort, quand lors d’une rixe, le couple s’évadera dans la danse. Tragique sera leur destinée, éventée dès les premières minutes. A moins que les sentiments ne parviennent à tout basculer.
Il y a certainement trop de fougue et d’extravagance dans ce filmage. Gros plans, contre-plongées, subjectivité, panoramiques voyants, la caméra virevolte dans un montage surexcité. De quoi accentuer l’énergie d’une jeunesse qui, sur des morceaux de l’époque, s’éprend comme dans un clip daté. Clotaire, prénom du camarade cancre du petit Nicolas, est une frappe ayant laissé échapper son avenir. Plus sérieuse et appliquée, Jackie est la nouvelle de l’école au caractère bien trempé. Après un coup de gueule devenu coup de foudre, la séduction passe par des tendres riens : une cassette enregistrée, des caissons de Flamby dérobés et ce chewing-gum, relique qui bat comme un cœur. L’innocence est mise à mal quand le vol de vinyles est remplacé par le trafic de drogue. Le récit s’enlise dans une ambiance très anglo-saxonne, mêlant les briques de Belfast aux ruelles malfamées de Brooklyn. Lellouche joue les affranchis et se prend pour Scorsese.
Son œuvre retrouve quelques couleurs en faisant murir ses acteurs. Les investis Adèle Exarchopoulos et François Civil succèdent à Mallory Wanecque et à l’étonnant Malik Frikah. Comme Roméo et Juliette, C. et J. poursuivent leur histoire d’A pour le pire et le meilleur. Et après deux éclipses, c’est sous un soleil couchant bien cliché qu’on finit par leur dire adieu.
(6.5/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 18 jours
Assez déçue du film. 1. J’ai ressenti que le réalisateur a voulu trop en faire. Trop de style, tue le style, comme on dit.
2. Certains personnages sont ratés selon moi: premièrement, la mère de Clotaire, qui aurait pu être beaucoup plus touchante. Et deuxièmement, le mari de Jackie, l’archétype du fils à papa riche.
3. La bande originale est décevante pour un film de cette grandeur. Aucun coup de cœur musical pour ma part.
En revanche, j’ai apprécié le jeu des jeunes protagonistes, de François, d’Adele et d’Alain Chabat.
En revanche, j’ai ador civiet d’Alin Chabat… Voir plus
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