Joker: Folie à Deux Canada, Etats-Unis 2024 – 138min.

Critique du film

Fantaisie musicale en prison

Critique du film: Marine Guillain

Dans le nouvel opus mis en scène par Todd Phillips, le Joker rencontre l’amour, avant de voir s’ouvrir son procès pour meurtres.

C’était l’un des films les plus attendus de la 81e Mostra de Venise. Avant sa sortie sur les écrans romands le 2 octobre prochain, «Joker : folie à deux» a été présenté sur le Lido mercredi dernier. Cela cinq ans après l’immense succès du premier volet (1 milliard de dollars de recettes et deux Oscars), qui avait remporté le Lion d’or, récompense suprême, ici-même. A la fin de ce premier film, le Joker (Joaquin Phoenix), alias Arthur Fleck, se faisait arrêter par les autorités pour le meurtre de cinq personnes. Le nouveau long métrage se déroule deux ans après ces faits. Arthur Fleck est interné dans l'asile d'Arkham. A l’aube de son procès, psychologue et avocate tentent de prouver le dédoublement de personnalité du héros, qui pourrait adoucir sa peine. Arthur, lui, semble ne plus se préoccuper de rien et accepte son sort sans broncher. Mais sa rencontre avec Lee (Lady Gaga) et son coup de foudre pour elle lui ouvre de nouvelles perspectives…

Après le choc du premier volet, il était à la fois très excitant de sentir les lumières se baisser et les voix se taire dans la Sala Grande pour découvrir sa suite, et à la fois un peu inquiétant: une suite pouvait-elle atteindre le niveau du premier film? Quelles surprises nous réservait Todd Phillips? Et bien la première, aussi étonnante que réjouissante, est que «Joker : folie à deux» se révèle être une comédie musicale! Ainsi, les deux protagonistes chantent et dansent dans des numéros virevoltants, ayant pour but de représenter le monde qui existe dans la tête de Joker. Saisissant, le contraste entre ces intermèdes hauts en couleurs et la noirceur du monde réel fonctionne particulièrement bien.

Tour des défauts. Ce que l’on reproche à ce deuxième opus est un rythme quelque peu inégal, qui piétine après une première moitié intense. Tout le film se déroule entre la prison et le tribunal, alors que l’on aurait adoré voir l’ennemi juré de Batman de retour dans les rues de Gotham City et assister à ses retrouvailles avec le justicier masqué. Enfin, interprétée par une Lady Gaga fantastique qui, après «A Star is Born» et «House of Gucci», n’a plus besoin de prouver qu’elle excelle autant comme actrice que comme chanteuse, Harley Quinn manque de développement et reste trop au second plan. Ceci étant, et même si le récit n’évolue pas suffisamment (un troisième volet semble nécessaire à ce stade-là), les bonnes idées (telles qu’une parodie de Cartoon Warner Bros) et la mise en scène époustouflante donnent à ces 2h18 de film une puissance singulière.

(Mostra 2024)

04.10.2024

4

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Commentaires

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vincenzobino

il y a 19 heures

2.75 : Mélodie pour un procès
Arthur est emprisonné à Arkyle et en attente de son procès pour les multiples meurtres. Procès dont son avocate compte plaider la double personnalité. A propos de personnalité multiple, Lee une autre incarcérée pour un meurtre similaire à l’un du Joker, tombe amoureuse d’Arthur et compte bien accomplir un coup réel pour un motif sans doute imaginaire.
La voici cette seconde partie de la trajectoire de l’un des plus célèbres vilains psychopathes. La rencontre avec la Genèse apparente d’Harley Quinn promettait des étincelles. Ces dernières s’avèrent inconstantes.
La bande-annonce avec un extrait chanté ne nous trompe pas : de l’étude psychologique du tueur suggérée dans le magistral premier acte, Philips et Silver nous proposent une sorte de Bonnie et Clyde musical en essayant d’humaniser le Joker et son amoureuse. Et si l’idée était gonflée et pouvait convenir au mélomane, elle est malheureusement mal exploitée et prend le dessus sur l’aspect psychologique.
D’où une véritable frustration : le procès en lui-même est absolument remarquable avec une entame classique suivie de nombreux coups de théâtre dont le feu d’artifice ultime demeure clairement inattendu et le meilleur moment du film. Instant hélas gâché par l’ultime scène nous faisant comprendre le rôle des séquences musicales mais manquant de crédibilité sur l’origine de cet acte. Et c’est vraiment dommage car Phoenix et Gleesson sont absolument parfaits et les séquences avec Arthur sont plutôt bien réussies. Mais le film s’appelle Joker et sur ce point, frustration que cette mélodie ne soit pas mieux arrangée.
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