L'ultime voyage d'un chantre du capitalisme à bord de sa limousine.

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Les rues de New York sont bloquées à cause de la présence du Président dans le centre ville, mais Erick Parker (Robert Pattinson) ne saurait voir son chemin dévié ni par cette concurrence ni par les émeutes contestataires auxquelles son monde fait face: la haute finance. Quoi qu'il arrive, sa limousine le conduira chez son coiffeur à l'autre bout de la ville, comme il l'a décidé. Ce jeune loup à la tête d'un empire, avec l'assurance d'un capitaine de sous-marin prétenduement invincible, va pourtant vivre un jour noir. Dans le silence hermétique de son carrosse blindé, ses rendez-vous défilent, laissant la place à d'autres rencontres à chaque coin de rue. Alors que la chute est imminente et qu'il se sait dans une impasse, il ne saurait toutefois quitter le navire...

David Cronenberg sort au grand jour le, jusqu'ici, plutôt nocturne Robert Pattinson, dont les canines, qu'il interprète un vampire ou un monstre de la finance, semblent toujours aussi bien acérées. D'une arrogante élégance, ce goldenboy a tout du torero affublé d'un costume virginal trop apprêté sur le point de se faire déchirer et souiller par les cornes de la bête. "Personne ne déteste les riches" affirme-t-il, mais les regarder sombrer réveille chez la plèbe une pointe de satisfaction presque aussi malsaine que l'ambiance de ce huis clos de luxe. Quand l'écrin devient corbillard, le confort semble soudain bien superflu.