The Master Etats-Unis 2012 – 144min.
Critique du film
The Master
Un vétéran de la guerre asocial et mentalement déséquilibré devient le proche d'un orateur charismatique à la tête d'un mouvement spirituel.
Obsédé sexuel, chétif, voûté, violent, peu sociable et mentalement déséquilibré, Freddie Quell peine à se réinsérer dans la société lorsque la fin de la 2e Guerre Mondiale est déclarée. Tandis qu'il alterne de manière peu concluante les petits jobs tels que photographe ou paysan, il concocte une boisson alcoolisée qui va lui valoir d'être engagé comme homme à tout faire par Lancaster Dodd, un charismatique intellectuel appréciant tout particulièrement ses cocktails, et qui se trouve être à la tête d'un mouvement médico-philisophico-politique: la Cause. Au cours de ses meetings, celui-ci déclare à ses fidèles qu'il est en mesure de guérir les maladies les plus graves par de séances d'hypnose durant lesquelles il demande aux patients de se rappeler de leurs blessures intra-utérines et au cours de leurs vies précédentes...
Tour à tour flamboyant, fascinant, déroutant mais mettant également à rude épreuve le spectateur avec des personnages négatifs, un rythme lent, un sujet ambitieux et un traitement pas toujours linéaire, ce portrait déguisé du père de la Scientologie, Ron L. Hubbard, confirme le talent de son auteur, Paul Thomas Anderson, qui avait déjà signé les superbes Magnolia, Boogie Nights et There Will Be Blood. Philip Seymour Hoffman dans le rôle de ce guide spirituel, et Joaquin Phoenix dans celui du vétéran de guerre, tutoient le génie.
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Commentaires
rafalecjb
Rédigé il y a 10 ans
Paradoxalement le plus pointu des films de PTA, mais aussi le moins cinématographique en quelque sorte. Mise en scène sublime, acteurs magnifiques, photo extra, et pourtant quelque chose rend ce voyage du personnage principal difficile à suivre. Et pourtant la puissance est là
3alex1
Rédigé il y a 10 ans
J'ai surkiffé ce film, vraiment il frise le chef-d'oeuvre.
regis_m
Rédigé il y a 11 ans
Bonjour,
<br>J'ai lu avec attention votre commentaire, et vous dites des choses auxquelles j'adhère dans votre analyse. Vous êtes désemparé par les critiques négatives, mais vous êtes vous posé la question si beaucoup de gens aiment réfléchir pendant 2 jours pour tenter de faire le tri dans un film peu fédérateur et le reconstituer comme vous l'avez fait ?
<br>Personnellement, l'exercice cérébral, je le pratique dans mon métier, dans mes recherches, dans mes interminables lectures. Et je vais au cinéma pour y vivre des émotions. Pour vibrer, être en état de stress, ou pourquoi, mettre en place la 'machine à analyse' s'il s'agit d'un polar.
<br>Dans The Master, il n'y a aucune immédiateté. On peine à identifier le registre, on peine aussi à comprendre le développement et les messages. Ainsi que la volonté du réalisateur. Difficile dès lors de remporter l'unanimité. Sur Allocine, les commentaires sont également très contrastés (moyenne 2.5 / 5). Il n'y a donc pas qu'en Suisse que le film a laissé de marbre.
<br>Dernier point : vous évoquez 2001. Je l'ai revu il y a peu. Ah pour l'exercice cérébral masturbatoire, ça doit être très bien, mais ça reste tout de même abscons. On peut du moins y voir ce que l'on a envie d'y voir en faisant appel à la sémiologie, notamment. Mais faut avoir envie de se mettre dans ce mode.… Voir plus
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