Angleterre, début du XIXème siècle. J.M.W Turner est un artiste reconnu et membre apprécié de la prestigieuse Royal Academy of Arts. Entouré de son vieux père, qui l’aide activement malgré son âge, et sa dévouée gouvernante, le peintre, obsédé par la lumière et les éléments, mène une vie solitaire, marquée par ses relations orageuses avec les femmes, ses nombreux voyages, et une renommée qu’il tente au mieux de contrôler.

Galerie de photos

Plus habitué aux histoires contemporaines et héros ordinaires, Mike Leigh retrouve les hauts de forme et vieilles tapisseries de Topsy-Turvy pour s’essayer à l’exercice périlleux du biopic classique : en l’occurrence, celui de J.M.W Turner, peintre britannique considéré comme un maître de la lumière. Force est de constater que le réalisateur, Palme d’or pour Secrets en mensonges en 1996, n’en ressort pas au mieux de sa forme. Léthargique et interminable, Mr Turner manque de souffle, d’intensité, de vie. Seules quelques scènes magnifiquement photographiées, liées à la peinture, ressortent de ce long et laborieux portrait d’un homme obscur, traité avec une distance désarmante. Saluée par le Prix d’interprétation au Festival de Cannes 2014, la performance maniérée de Timothy Spall, qui retrouve le réalisateur après All or Nothing, est à l’image du film : d’abord séduisante, puis très vite redondante.