La fille de Brest France 2016 – 128min.

Critique du film

La fille de Brest

Critique du film: Geoffrey Crété

Brest, 2009. Persuadée que le médicament Mediator est responsable de complications graves chez des patients, voire de la mort de certains d’entre eux, la pneumologue Irène Frachon commence à rassembler des preuves. Prête à affronter l’industrie pharmaceutique avec l’aide de quelques alliés, elle se lance dans une bataille incroyable pour faire justice.

L’histoire vraie derrière le film d’Emmanuelle Bercot est évidemment intéressante et passionnante. Cette Erin Brockovich à la française, qui s’est battue envers et contre tous pour rétablir la justice face à un monstre capitaliste, offre un décor parfait pour un thriller solide, au discours noble. La réalisatrice de La Tête haute y apporte un vrai soin, épaulée par l’excellente Sidse Babbett Knudsen, fantastique actrice danoise dont la carrière décolle au-delà des frontières (César du meilleur second rôle pour L’Hermine, à l’affiche d’Inferno avec Tom Hanks et la série événement Westworld). Il manque certainement à La Fille de Brest une véritable étincelle de cinéma pour dépasser le stade du film procédurier estampillé histoire vraie, et sortir de sa mécanique un peu trop rigide. Même sans ça, il reste solide, parfois haletant et surtout incroyable avec son étiquette de "tiré d'une histoire vraie".

28.11.2016

3

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 7 ans

Pensée du jour : Irène Brockovich

Irène Frachon, pneumologue à l’hôpital de Brest, découvre que la prise de Mediator – médicament anti-diabète vendu et prescrit comme coupe-faim depuis des décennies – a des effets secondaires dangereux qui peuvent engendrer la mort. Vaillante et décidée, elle s’en va donner l’alerte.

Une femme, seule au milieu de l’océan, nage à contre-courant, affrontant les vagues et luttant pour ne pas couler, pour ne pas sombrer… Elle se redresse et sort la tête de l’eau. Cette première séquence illustre le combat d’une vie afin d’en sauver d’autres. Il en faut du courage pour faire face au scepticisme du corps médical, à l’indifférence des autorités sanitaires et au mépris de l’industrie pharmaceutique. Le Docteur Frachon, geyser bouillonnant, en a et emporte tout sur son passage. Tel le roseau qui plie sans jamais rompre, cette humaniste trouve force et refuge auprès des siens et de ses patients, premières victimes de la cupidité ambiante. Elle est incarnée avec énergie par l’amène Madame Borgen – Sidse Babett Knudsen – dont l’accent danois pas toujours saisissable dérange cependant. Tout comme le manichéisme ambiant – peu subtiles, l’arrogance et la suffisance affichées par les sbires du laboratoire Servier. C’est néanmoins la personnalité hors-norme de l’héroïne qui dicte le rythme intense de ce film dossier disséquant comme un corps sur une table d’opération les entrailles d’une longue affaire toujours en actualité.

7/10
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karibou44

il y a 7 ans

Film très prenant, sur un rythme solide avec une comédienne de haut niveau. Bravo


vincenzobino

il y a 7 ans

Termediator
CHU de Rennes, 2009: Irène Frachon, pneumologue, est interpellée par un décès suspect au cours d'une opération où le rythme cardiaque a subitement augmenté. Après investigations, elle fait le lien que la mort serait liée à l'utilisation du Mediator, un médicament anti-diabétique, aux effets secondaires proche d'une bombe à retardement et découvre que d'autres cas identiques se sont produits. Elle convainc son supérieur d'attaquer le laboratoire pharmaceutique ayant conçu le Mediator.
David contre Goliath, nouvelle illustration: après le rejet social de Ken Loach, Emmanuelle Bercot s'inspire du livre de la Doctoresse Frachon elle-même, dont le titre ne fut à lui seul, pas une mince affaire, et pose un regard féminin extérieur cinglant. La réalisatrice de la tête haute rend un magnifique hommage aux femmes: outre la pneumologue, le courage d'une étudiante en médecine, de patientes et d'une journaliste sont mis en valeur.
Ce film est surtout la confirmation que la grande dame actrice du cinéma est bien Sidse Babset Kuden. L'actrice danoise est absolument exceptionnelle et signe à mon sens la performance féminine de l'année nous prouvant qu'elle est capable de sublimer toutes les expressions (entre une séquence familiale clownesque, une plaidoirie coup de poing et un cri du cœur absolu, tout y passe).
Emmanuelle Bercot nous prouve à nouveau qu'elle a l'étoffe des grands metteurs en scène et nous sert un nouveau grand film, proche du documentaire, que je déconseillerais néanmoins aux personnes dont la vue d'opérations chirurgicales pourraient déranger. Pour les autres, à recommander vivement...Voir plus


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