22 miles Etats-Unis 2018 – 94min.
Critique du film
L’hyperviolence épuisante ...
Mark Wahlberg prend les armes dans 22 Miles, un thriller à l’action survitaminée. L’acteur américain, une nouvelle fois sous les ordres de Peter Berg (Du Sang et des Larmes), campe James Silva, un soldat héroïque aux capacités intellectuelles hors-normes. Un film à la violence extrême, sans le moindre temps mort.
Peter Berg persiste et signe dans le film d’action hyperviolent. Nous l’avions laissé avec la Traque à Boston et cette fois-ci, c’est une nouvelle fois avec Mark Wahlberg qu’on le retrouve dans une course contre-la-montre dans un pays d’Asie du Sud-Est. Une horde de meurtriers tente d’entraver une opération menée par James Silva (Mark Wahlberg) pour extrader un policier, Li Noor (Iko Uwais), qui détient des informations compromettantes et surtout, un code pour débloquer une menace nucléaire semblable à Hiroshima et Nagasaki réunis. Gros feu d’artifice en prévision. Pour désamorcer la catastrophe ? Très simple, Noor demande l’asile aux États-Unis. Pour l’escorter, James Silva et son équipe de « fantômes », une unité paramilitaire de la CIA complétée par Alice (Lauren Cohen), Sam (Ronda Rousey) et Doug (Carlo Alban), vont devoir se retrousser les manches pour se sortir d’un vilain traquenard.
22 Miles est le modèle typique du film pour démarrer une franchise. En figure de proue le personnage insensible de Silva, un genre de « Jack Reacher » continuellement de mauvaise humeur, à l’insulte facile, et constamment obligé de soulager son propre stress en se claquant un élastique contre le poignet. La douleur le maintient dans une concentration extrême. À force de claquer cet élastique et de débiter 50 mots à la minute, le personnage ultra énergique de Silva en devient lassant, trop prévisible. Mark Wahlberg tente de lui donner du corps et une vraie âme de tueur au sang froid, mais c’est un zéro pointé. Outre Wahlberg, difficile de passer à côté d’une narration bancale, écrasée par une mise en scène axée exclusivement sur une violence sans pitié.
À force de goûter aux salades de phalanges et aux conspirations administratives, 22 Miles se noie au milieu de son incohérence. La réalisation hyperactive, avec une caméra qui bouge dans tous les sens, laisse à penser que Peter Berg voulait immerger le spectateur dans un chemin de croix au plus près du protagoniste. Mais là où David Ayer avait réussi avec End of Watch, Peter Berg échoue. Les quelques soubresauts venus du script, comme le dénouement, n’ont pas le poids nécessaire pour arranger les choses. Une brasse coulée qui impacte également un casting médiocre, à l’image d’un John Malkovich sous-exploité.
En bref !
Étrangement mal réalisé, sachant que Peter Berg se trouve derrière la caméra, 22 Miles s’enlise dans le format convenu du film d’action dégoulinant et sans intérêt. Entre les innombrables scènes de combats et les pluies de douilles, l’histoire tourne en rond, coupable de répétitions, avant de retrouver un léger mieux grâce à un dénouement qu’on peut qualifier de « bien ficelé ». Mais l’hostilité dont fait preuve 22 Miles nous laisse de marbre et nous donne la nausée tant la caméra est tremblante. Un film qui a pour seul objectif de créer une future franchise (juteuse), mais délaisse les vrais enjeux.
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