L'Empereur de Paris France 2018 – 110min.

Critique du film

L'Empereur de Paris

Sven Papaux
Critique du film: Sven Papaux

Vidocq est un dur à cuire. Sous le règne de Napoléon, il s’est échappé pas moins de 27 fois des plus grands bagnes de France. Une vraie légende dans le milieu. À l’occasion de sa dernière évasion, il est considéré comme mort, même si tout le monde le soupçonne d’être encore en vie. Il se fait passer pour un humble commerçant, mais son visage est vite reconnu dans les bas-fonds de Paris. Vidocq se fait coincer par la police, pour un meurtre qu’il n’a pas commis, mais pour obtenir sa lettre de grâce, il propose un deal : combattre la pègre.

« Tu es comme eux. La seule chose qui t’intéresse c’est la vengeance! » Ces mots résonnent dans les souterrains et les rues malfamées de Paris. Vidocq est un ex-bagnard, un effronté, un solitaire, un vengeur. Pour obtenir sa lettre de grâce, il enferme ses anciens collègues. Dorénavant rattaché au commandant de sûreté, Mr. Henry (joué par l’excellent Patrick Chesnais), le justicier au chapeau haut de forme envoie sous les verrous la pègre entière, et s’attire les foudres de Maillard (Denis Lavant), le boss des boss des crapules. Richet cadre Vidocq dans cette course à la liberté, emmuré dans l’attente d’une lettre qui peine à venir. En témoigne cet échange avec Joseph Fouché (Fabrice Luchini), redoutable dans les dialogues et la posture : « obsédé à l’idée de se racheter une place dans la société », assène Fouché. Vidocq, désarçonné par les mots, reste digne malgré les cinglantes vérités déballées.

L’efficacité des dialogues et des échanges font écho à une mise en scène très fluide. La première heure file à toute vitesse, à naviguer dans les rues sombres à la recherche des voyous. Cassel virevolte dans son costume de Vidocq, le visage marqué, les poches sous les yeux. Le jeu du français s’associe à merveille avec le caractère bouillonnant de l’ex-bagnard. Les face-à-face avec Luchini se démarquent et fragilisent le personnage de Vidocq. Les paroles franches de Fouché poussent l’ancien voyou à redéfinir sa place dans la société. L’ombre et la médiocrité, ou servir son pays. L’évadé doit y répondre et vite, délaissant son costume de marginal pour un peu de paix.

En bref !

Aidé par la bande-son intense de Marco Beltrami, Jean-François Richet, malgré quelques remous après une première heure réussie, se montre inspiré. Les bagarres parfaitement chorégraphiées, le charisme de Cassel mélangé à l’énergique réalisation accouchent d’un résultat plaisant, qui ravira les plus fervents détracteurs du cinéma français.

19.12.2018

3.5

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Commentaires

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vincenzobino

il y a 5 ans

L’évadé public no 1
1805: François Vidocq parvient à s’évader du bagne où il se trouvait pour un motif bénin et de voleur va tenter de se ranger comme marchand ambulant en literie. 10 ans plus tard, sous l’Empire, il rencontre Annette et croit pouvoir demeurer dans l’anonymat. Seuls hics, son complice d’évasion Nathanael, d’autres prisonniers et la police de l’Empire ne comptent pas le laisser tranquille.
Les voici donc les retrouvailles Richet-Cassel après l’épopée de l’ennemi public No1. Cette fois-ci, c’est une autre épopée et un même profil qui était soumis, avec comme mission de nous faire oublier l’insipide version de Pitoff. Mission accomplie.
Certaines séquences pourraient être raccourcies mais cette épopée est assez prenante tout en restant terre-à-terre sans trop de prêchi-prêcha inutile. L’honneur y est fort bien retranscrit et tant Cassel que Luchini, ainsi que la surprenante Olga Kurylenko y sont remarquables. On notera également la très belle partition de Beltrami et une ultime évasion qui illustre le mal que tant l’Empire d’alors que la République d’aujourd’hui éprouve à survivre.
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CineFiliK

il y a 5 ans

« L’ennemi public »

Après une énième évasion, François Vidocq regagne le Paris de 1805. Rattrapé par son passé, il propose à la police ses services et son efficacité en échange d’une lettre de grâce.

Prince des voleurs ou premier agent de l’Etat ? Ange gardien ou démon vengeur ? Le double visage de l’aventurier historique continue d’inspirer. Symbole insaisissable d’une période postrévolutionnaire en quête d’un équilibre constitutionnel, il devrait susciter le trouble. En dépit du faciès rugueux de Vincent Cassel, ce Vidocq s’avère trop lisse et moins obscur que ceux qui l’entourent. Figure du justicier désirant laver son honneur, il devient vite l’ennemi public numéro 1 de la pègre qu’il tente d’éradiquer, ainsi que des policiers dont il usurpe le travail.

Jean-François Richet recrée pour son héros un Paris sombre et funeste, éclairé par le feu et rougi par le sang. Mais entre des personnages peu profonds et une accumulation de violence froide, sans puissance émotionnelle, il ne provoque jamais l’effroi ni la compassion.

Avec une certaine prétention, le réalisateur annonçait, en cas d’insuccès, la fin des grands films d’aventure à la française. En l’état, pas certain que la marche de son empereur aboutisse à un arc de triomphe.

5.5/10Voir plus

Dernière modification il y a 5 ans


Eric2017

il y a 5 ans

Je me réjouissais de découvrir Cassel dans cette version de Vidocq. Et bien je suis déçu. A aucun moment ce film ne m'a enthousiasmé. Hormis les décors j'ai trouvé cette version "plate", sans vraiment d'histoire, comme si personne n'y a cru en le tournant. Dommage. (F-26.12.18)


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