Indiana Jones et le Cadran de la Destinée Etats-Unis 2022 – 154min.

Critique du film

Un film déchiré entre hier et aujourd'hui

Patrick Heidmann
Critique du film: Patrick Heidmann

Indy is back : pour la cinquième, et probablement dernière fois, Harrison Ford met son chapeau, prend son fouet et se prépare à combattre le mal à travers le monde. Supervisé par le réalisateur James Mangold, «Indiana Jones et le Cadran de la Destinée» rend plus hommage à ses prédécesseurs qu'il ne crée quelque chose de nouveau. Pourtant, il ne réussit jamais vraiment à retrouver la magie du passé.

En 1969, Indiana Jones (Harrison Ford) est en pleine crise : son fils est mort au Vietnam, son divorce est en cours et son contrat de professeur d'université touche à sa fin. Alors que le monde célèbre l'alunissage et rêve à l'avenir, lui préfère regarder en arrière et rêver du bon vieux temps, lorsqu'il arrachait de précieux artefacts aux mains des nazis. Quand sa filleule (Phoebe Waller-Bridge) débarque à New York, poursuivit par les sbires d'un scientifique allemand de la NASA (Mads Mikkelsen), le passé ressurgit brusquement devant sa porte.

Le réalisateur James Mangold reprend le flambeau porté jusqu’ici par Steven Spielberg. Il tente de retrouver l'atmosphère aventureuse, et un peu démodée, de la saga commencée en 1981, tout en gardant en tête les conventions des blockbusters contemporains. Des nazis comme méchants, des grottes aux couloirs sombres qui mènent à des tombeaux cachés, un pickpocket juvénile (le jeune acteur francais Ethann Isidore) qui finit par aider le héros dans son aventure, des retrouvailles avec son vieil ami Sallah (John Rhys-Davies) - en un tour de main, le nouveau film fléchit avec nostalgie devant le passé, et offre en abondance un humour encore moins frais que son protagoniste, déjà octogénaire.

James Mangold s'efforce d'offrir également deux heures et demie d’action frénétique ponctuées de courses-poursuites - sur les toits des trains, en tuk-tuk ou à cheval dans le métro - comme une étrange rencontre entre Indiana Jones et «Mission : impossible». Un rythme surchargé qui enlève au long-métrage une partie de son charme et a tendance à fatiguer, le tout enrobé dans une histoire perdue dans des rebondissements abracadabrants et superflus.

(Cannes 2023. Traduit de l'allemand)

01.07.2023

2.5

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Commentaires

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ka_boum

il y a 1 an

Film sympa


CineFiliK

il y a 1 an

“Papy fait de la résistance”

En pleine libération de l’Europe, Indiana Jones et son ami Basil parviennent à mettre la main sur une partie de l’Anticythère au nez et à la barbe du nazi Jürgen Voller. Ce cadran créé par Archimède aurait la faculté de repérer les failles temporelles et de voyager dans le passé. 25 ans plus tard, Helena, fille de Basil et filleule d’Indy, contraint son parrain à l’aider à retrouver l’autre moitié de l’artefact. Mais le tenace Voller n’a pas encore dit son dernier mot.

Il aura fallu attendre 15 ans pour que le plus célèbre des archéologues reprenne du service. Sans Spielberg ni Lucas, les pères fondateurs, échaudés peut-être par les ratés du quatrième épisode extraterrestre. James Mangold reprend fièrement le flambeau, lui qui semble éprouver un certain plaisir, après Logan, à enterrer les héros de toujours. Mais c’est un coup de fouet qu’il donne à la série dans un prologue aussi vivifiant qu’une cure de jouvence. Grâce au numérique, Harrison Ford retrouve sa jeunesse. Un lifting réussi que le réalisateur s’amuse à retarder en cagoulant le personnage. S’ensuit une course-poursuite insensée sur le toit d’un train effréné que ne renierait pas Tom Cruise. Jones plus véloce que Hunt ? Grâce à la magie du cinéma, la mission s’avère presque possible. Mais l’élixir ne dure pas. Projeté en 1969, l’homme au chapeau n’est plus qu’un vieillard aigri et dépassé. La musique de ses voisins hippies l’agace, ses étudiants ne l’écoutent plus et sa femme a demandé le divorce. La modernité du premier pas sur la lune a écrasé l’Antique. Le contraste est plutôt bien vu. Mais au lieu d’insister sur son âge, malgré les petites piques de l’espiègle Phoebe Waller-Bridge, le revoilà reparti comme en quarante dans une longue chasse au trésor à travers le monde. Au point de se demander, en pleine escalade d’un mur de 12 mètres, si tout cela n’est pas ridicule. Plutôt qu’une resucée des épisodes à succès de la saga, on aurait aimé une approche plus inventive en cette partie centrale. Malgré son kitsch, le final réserve heureusement un retournement malicieux et l’adieu promis ne pourrait être qu’un au revoir. Affaire à suivre ?

(6.5/10)Voir plus

Dernière modification il y a 1 an


Eric2017

il y a 1 an

Les 25 premières minutes on a un Harrison Ford rajeuni grâce à la technologie numérique. Est-ce une bonne chose, je n'en sais rien, mais moi j'ai été bluffé mais aussi choqué, car c'est la porte ouverte à énormément de truquages. Cette technologie permettra un jour de ressusciter un acteur😳. Bref, l'histoire est très bien ficelée et c'est un film spectaculaire. Si auparavant il y avait la préparation de l'exploration(période calme dans le film), dans ce dernier opus il n'y en a pas. Tout va très très vite, avec beaucoup de bruit, et une musique quasi permanente. Dans l'ensemble j'ai aimé, et c'est surtout à regarder sans se poser trop de question, juste pour le spectacle. (F-01.07.23)Voir plus

Dernière modification il y a 1 an


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