Mon nom est clitoris Belgique 2019 – 80min.
Critique du film
Un dialogue pour libérer la sexualité féminine
Une enclave dans la vie intime de jeunes femmes pour évoquer leurs expériences respectives et la place de la sexualité féminine au quotidien. Une succession d’entretiens filmés pour libérer la parole féminine, sans aucun tabou.
Avec The Danish Girl de Tom Hooper, l’histoire de Lili Elbe était perçue comme une œuvre nécessaire pour évoquer le transgénérisme. Mon nom est clitoris peut être vu de cette même manière, comme un film nécessaire à la bonne compréhension de tous. Mon nom est clitoris, un documentaire comme un dialogue, réalisé par Daphné Leblond et Lisa Bulliart Monet, confronte 12 jeunes femmes de 20 à 25 ans, prêtes à témoigner de leur sexualité de manière libérée. Redécouvrir des sensations agréables, mais également désagréables.
On sent une gêne avant de témoigner, avant de prendre la parole face à la caméra de Daphné Leblond et Lisa Billuart Monet, avant que ces jeunes femmes (proches amies des réalisatrices) n’entament une évocation des premières sensations érotiques. Des clips de Bow Wow aux romances à l’eau de rose, elles se souviennent, se libèrent. Les discussions dans les chambres à coucher marquent à la fois l’immersion dans la vie intime, désexualisent avec humour le sujet et expriment des vérités dans leur simplicité nue. Qui dit intime, dit spontanéité, déclarations sans fard, sans retenue. Mon nom est clitoris traite son sujet de la manière la plus authentique possible. Le duo Leblond/Bulliart s’amuse aussi à détourner un sujet de France télévision sur la victoire de l’équipe de France de football en 1998. Le monde est dorénavant sorti de l’obscurantisme - enfin, d’après la blague de Leblond et Bulliart Monet - pour découvrir que les femmes ont elles aussi le droit de parler ouvertement de leur sexualité.
Hélas et d’un point de vue cinématographique, Mon nom est clitoris se révèle assez pauvre. Dans son écriture, le documentaire ne fait que surfer sur des mémoires de jeunes femmes, pour ne dévoiler qu’une succession de face-à-face. Une lettre d’intention éducative et nécessaire dans son propos, mais légère en technique. Une vraie réflexion sur la place de la sexualité féminine dans notre société et l’éducation à l'école. Pourquoi tant de tabous? Preuve en est: le clitoris est encore une énigme pour certaines de ces jeunes femmes, qui découvrent, par exemple, que le clitoris est long de 11 centimètres. Souvent éludé dans les manuels d’éducation sexuelle, comme la sexualité féminine et les plaisirs individuels, tout est mis de côté, en comparaison avec la gent masculine. Une pointe de militantisme, un étalage d’une liberté féminine bafouée qui aurait mérité un traitement plus cinématographique qu’un travail aussi simpliste.En bref!
Mon nom est clitoris est cet interlocuteur amical qui délie la parole sans le moindre jugement. Les réalisatrices Daphné Leblond et Lisa Billuart Monet libèrent la parole sur la sexualité féminine, sans toutefois être étincelantes.
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