Le retour des loups Suisse 2019 – 91min.
Critique du film
Quand on parle du loup…
Le retour du loup dans les Alpes suisses a donné l’envie au cinéaste helvétique Thomas Horat d’y consacrer un documentaire explorant la manière dont plusieurs pays s’occupent de l’animal sauvage sur leur territoire. Filmé sur plus de trois ans, le long-métrage tente de montrer comment l’homme va devoir s’habituer à la présence du loup et au désordre qu’il peut provoquer.
Après plus de 150 ans d’absence, le loup a refait son apparition en Europe centrale et notamment en Suisse. Animal qui fascine autant qu’il effraie, le canidé est toutefois responsable de nombreux dégâts qui laissent entendre qu’une cohabitation avec lui semble être difficile. Mais les opinions à son égard divergent et les fervents défenseurs des animaux ne cessent de répéter à quel point il a son rôle à jouer dans certains territoires. Reste à savoir si les hommes sont prêts à vivre avec lui.
Au travers de divers entretiens, le documentaire tente de mettre en lumière les effets positifs et négatifs de la présence du loup en Europe. Le réalisateur Thomas Horat part à la rencontre d’un panel de personnalités impliquées de près ou de loin dans la vie de l’animal sauvage. Le cinéaste donne ainsi la parole à des bergers qui ne peuvent que constater la mort de certaines bêtes suite au passage du loup, mais également à des scientifiques, des photographes ou de simples passionnés qui mettent en avant les qualités du canidé.
Si le film revient brièvement sur le passé du loup et tout l’héritage maléfique qu’il véhicule depuis toujours, c’est bien le débat autour de sa présence et de l’intervention des hommes qui occupe la place centrale du documentaire. Malgré les gros titres des journaux qui évoquent souvent l’angoisse que peut représenter le rapprochement des loups près des villes, l’animal gagne généralement en acceptation. Le tour d’horizon européen que nous propose Thomas Horat nous permet ainsi de nous rendre compte des différents statuts dont bénéficient les loups. Le film se termine même par un passage dans le Minnesota, aux États-Unis, où des individus parviennent à vivre dans la nature avec lui, preuve qu’il est possible de cohabiter avec l’animal sauvage.
Mais une chose est sûre, le documentaire ne cherche pas à prendre position et ne se contente finalement que de relayer les paroles des protagonistes dont les positions quant à la régulation ou non du loup varient. On regrette toutefois que leurs discours s’éparpillent un peu dans tous les sens, pénalisant alors le récit qui a tendance à se répéter. Et même si les anecdotes racontées par les intervenants pourront parfois faire sourire ou étonner, on ressort du documentaire avec la sensation de n’avoir rien appris de nouveau. Heureusement, les belles images de Thomas Horat qui font honneur aux loups et à la nature verdoyante qui les entoure, parviendront à rendre la séance plutôt agréable.
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