Le roi lion Etats-Unis 2019 – 118min.
Critique du film
Le retour du roi désincarné
Disney propose une relecture (du moins visuelle) de l’un de ses films phares. Chef-d’œuvre de l’animation, Jon Favreau reprend la balle au bond, lui-même à la réalisation du Livre de la Jungle (2016). Alors, réussite ou raté ?
Classique de 1994, Le Roi Lion revoit sa copie et retrouve son éclat d’antan à travers la vision de Jon Favreau. Nouveau cheval de bataille des studios Disney, cette obsession de retraverser les histoires légendaires grâce à la méthode du live-action, nous replongeant ici dans le destin de Simba, jeune lionceau déserteur après la mort de son père Mufasa, froidement abattu par Scar. Jon Favreau ne touche à rien, ravive les souvenirs d’enfance des uns et les souvenirs tout court pour les autres avec une rigueur et un respect pour l’œuvre originale. Pas de nouveauté, juste une mise en scène immersive avec un travail monstrueux en images de synthèse.
Pari technique réussi haut la main, la suite s’avère plus scabreuse. Car la savane, «râpée» par les chaleurs étouffantes et les animaux qui foisonnent dans ce paysage à couper le souffle, nous rappelle de lointains souvenirs, de beaux souvenirs certes, mais déjà vus. Surtout, un cruel manque d’émotions et d’incarnation. Les animaux, parfaitement digérés et développés dans Le Livre de la Jungle, sont laissés-pour-compte. Car oui, les comparaisons sont inévitables. On se souvient du visage démoniaque d’Idris Elba derrière les traits de Shere Khan. Cette fois-ci, moins de «vie», moins d’expressions, moins de personnalité, et c’est bien dommage.
La percée dans la savane s’élève surtout à travers l’excellent trio Timon-Pumbaa-Simba. Les joyeux lurons emmènent le futur roi à travers une forêt regorgeant d’animaux. Les antilopes, éléphants, ou d’autres espèces exotiques viennent peupler une faune visuellement sublime. Un véritable safari qui ne parvient quand même pas à nous embarquer pleinement dans la magie du film de 1994. La faute à une relecture trop sage, insatisfaisante.
Là où Aladin avait profité de mettre en avant un personnage féminin plus affirmé, Le Roi Lion reste très en retrait, ne se permet que très peu d’écart. De légères mesures pour approfondir des personnages - on pense à la cheffe de meute des hyènes, Shenzi -, donnant un peu de relief à certains personnages du Disney original. L’apport plutôt terrifiant de Scar, porté par la voix caverneuse et charismatique de Chiwetel Ejiofor, parvient à donner un coup de fouet intéressant à l’histoire, trop sûre de ses qualités visuelles indéniables.En bref!
15 ans plus tard, nos yeux écarquillés devant cette prouesse visuelle et technique. Le Roi Lion n’a pas pris une ride, certes, plutôt une bonne dose de réel. Néanmoins on s’attendait peut-être à une plus grande prise de risque. Un air de déjà-vu qui a tendance à nous interroger sur le véritable intérêt de remettre au goût du jour Le Roi Lion. Sur le plan de l’image et de la technique, le résultat vaut le détour. Dans le costume du remake, il faudra repasser.
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Commentaires
L’adaptation du dessin animé au filme a été réussie avec succès. Les parties culte sont respectée et rien n’a été bâclé. Je recommande
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