Critique du film
La femme et le cheval
Avec Piaffe, Ann Oren présente son premier long-métrage en compétition officielle à la 75e du Festival du film international de Locarno.
Parce que sa sœur est internée dans un hôpital psychiatrique, Eva prend le relai afin de terminer son dernier projet professionnel. Ainsi, elle doit créer le son et les bruitages d’un spot publicitaire pour antidépresseurs, dans lequel un cheval joue le rôle principal. Alors que sa première tentative échoue, le commanditaire lui suggère d'aller voir de vrais chevaux. Suivant son conseil, elle développe aussitôt une fascination particulière pour ces animaux et ressent un tel lien avec eux, que bientôt lui pousse une longue queue. Après une courte période d'inquiétude, elle apprend à l'accepter et finit par se rendre compte que cette particularité est un moyen très utile pour se rapprocher du botaniste qu'elle désire et qui paraît tout aussi solitaire qu'elle.
Dans son premier long métrage, Ann Oren abolit les frontières conventionnelles entre les sexes, entre les genres masculins et féminins. Elle joue avec les attentes du spectateur, réinterprète le fétichisme sexuel, et, ainsi, réussit à créer un lieu protégé pour penser librement, en dehors des normes habituelles, et se confronter avec différentes formes de sensualité. Malheureusement, le résultat n'est pas totalement convaincant. Le film parait n'être que le fragment d’une œuvre qui n'aurait pas été pensée dans sa globalité. Son contenu pourrait ainsi sembler manquer d’une vision vraiment cohérente. Néanmoins, il rappelle, dans sa forme et son ambiance générale, les classiques du cinéma européen et notamment les œuvres de la Nouvelle Vague française.
Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.
Login & Enregistrement