Finalement France 2024 – 127min.
Critique du film
Le long métrage de trop?
Après «L’amour c’est mieux que la vie» en 2022, Claude Lelouch repasse une couche de mièvrerie dans «Finalement», une comédie musicale lourde et malaisante.
Lino (Kad Merad) estun avocat de la défense, marié à Léa (Elsa Zylberstein) une star de cinéma. Suite à des troubles cérébraux, il lui est soudain impossible de mentir. Sans filtre, il décide de s’éloigner de sa famille et de partir sur les routes de France. Armé d’une trompette, il se perd dans la variété des paysages de l’Hexagone et mêle son destin à celui des gens qu’il croise.
Réalisateur, scénariste et producteur: une nouvelle fois, Claude Lelouch s’investit dans le moindre processus créatif et offre une œuvre dans la continuité de ses précédents projets. Ses admirateurs et ses admiratrices auront donc de quoi être ravi·es. Pour les autres, en revanche, il ne s’agira alors que d’un long métrage de plus à éviter pour ne pas être confronté·e à une overdose malvenue de sentimentalisme mielleux.
Construit de façon non linéaire, «Finalement» raconte l’histoire de Lino. Mais pas seulement. Le récit, déjà décousu, s’accompagne de faux souvenirs, d’hallucinations, de brides du passé de certains personnages ou encore d’illustrations de rêves. Un melting pot de saynètes qui se mélangent dans un chaos difficilement compréhensible. Si le but du réalisateur était de partager avec le public les maux de tête fréquemment endurés par son protagoniste, «Finalement» pourrait alors être considéré comme une réussite.
Pourtant, son message est vertueux: l’argent ne rend pas heureux, l’amour si. Mais ce discours, simpliste, certes, mais plein de bonnes intentions, se perd dans une accumulation de bons mots éculés cachés dans des dialogues pseudo poétiques. Et lorsque, après deux heures à clamer la folie du monde à travers des anecdotes d’agressions sexuelles ou de souvenir de la rafle du Vél'd'Hiv, Lino clame en chanson “Tout ce qui t’arrive, c’est pour ton bien”, on ne peut s’empêcher de trouver la formulation bien trop déplacée pour y déceler un quelconque romantisme.
Perdu dans la peau de Lino, Kad Merad nous avait habitués à mieux. S’il se débat pour infuser un peu de joie de vivre à son personnage, il offre une performance quelques fois malaisante qui laisse dubitatif. Alors qu’elle nous avait éblouis dans la peau de Simone Veil voilà deux ans, Elsa Zylberstein se glisse avec naturel dans celle de Léa, mais ne peut rien faire contre le manque de profondeur de son personnage. Et, finalement, au cœur de ce prétentieux bazar cinématographique, seule la voix douce et berçante de Barbara Pravi laisse une empreinte positive.
(ZFF 2024)
Votre note
Commentaires
Finalement,
Votre critique correspond bien au ressenti que j'ai eu ce soir à l'avant première.
Un énorme mal de tête à la sortie, une impression d'avoir perdu mon temps à regarder ce film, une envie de sortir en courant pratiquement dès les premières 20 minutes et de me forcer à rester car je savais qu'il y avait kad Merad à cette avant première.
Je n'ai pas aimé Barbara pravi, voix trop aiguë
Finalement n'allez pas voir ce film… Voir plus
Bien sévère, le regard de Maxime Maynard ! C'est quoi, la mièvrerie, pour lui? Très fan de Lelouch, je me suis une fois de plus régalé. Comme quoi, les angles de vue...
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