Hijo de Sicario France, Mexique, Etats-Unis 2024 – 125min.

Critique du film

Échapper à son destin

Critique du film: Teresa Vena

C'est une réalité pour beaucoup: une existence soumise aux lois sanglantes de la mafia. Dans leur second long-métrage, les réalisatrices mexicaines Fernanda Valadez et Astrid Rondero dénoncent l'absence de perspectives pour la jeune génération dans un film pourtant gorgé d’espoir, à l’image de son acteur principal.

Briser le cercle vicieux et échapper à la vendetta implacable des cartels mexicains relève presque de l'impossible. Sujo (Juan Jesús Varela) est caché par ses tantes dans un recoin isolé de la forêt. Avec ses cousins, il mène une vie discrète, et semble à l'abri du danger. Mais les années passent, et alors qu'ils mûrissent, s'interrogent sur le monde et cherchent à goûter à leur liberté, la menace resurgit. Bientôt, Sujo se retrouve face à des choix décisifs.

Après l’excellent film «Sin señas particulares» (prix du public à Sundance en 2020 et Golden Eye du meilleur film international à Zurich), les cinéastes mexicaines Fernanda Valadez et Astrid Rondero signent avec «Hijo de Sicario» un second film poignant, et qui expose, telle une plaie béante, le désespoir des parents et de leurs enfants pris au piège de la violence. Le jeune héros, incarné par le magnétique Juan Jesús Varela, lutte contre l’engrenage infernal qui frappe de nombreux foyers dont les membres sont liés à la pègre qui gangrène le tissu social.

Sujo doit s’affranchir du poids sur ses épaules et trouve un soutien précieux auprès des femmes qui jalonnent sa vie. À travers une sobre réalisation et des plans à peine éclairés, le duo de réalisatrices oscillent entre rédemption et effondrement, alors qu’un basculement irrémédiable semble guetter. Rendant tangible la profonde vulnérabilité de leur protagoniste, Valadez et Rondero suscitent de fortes émotions sans jamais sombrer dans la surenchère. Une réussite narrative qui s'appuie aussi sur les partitions de leur distribution, notamment celle du jeune Juan Jesús Varela, dont les dialogues rares, mais envoûtants, laisseront une impression durable.

(Traduit de l’allemand)

26.11.2024

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