Les Barbares France 2024 – 101min.

Critique du film

Une nouvelle comédie à moitié cuite de Julie Delpy

Critique du film: Maxime Maynard

L’actrice réalisatrice Julie Delpy se lance dans le cinéma comique à portée sociale, une thématique chère au cinéma français. Parfois touchante, souvent lourde, «Les Barbares» est une comédie qui se regarde aussi facilement qu'elle s’oublie.

Dans un village de Bretagne, la communauté décide d’accueillir une famille de réfugiés ukrainiens. Mais lorsque des demandeurs d’asile syrien se présentent à la place, ce sont tous les préjugés et les idées préconçues qui resurgissent. Alors, qui sont vraiment les barbares?

La Bretagne à bon dos cette année au cinéma. Après avoir servi de décor pour «À l’ancienne» d’Hervé Mimran, voilà qu’elle accueille une nouvelle comédie au cœur de ses magnifiques paysages. Et, une fois de plus, ces derniers aident à magnifier une histoire quelque peu fragile. En effet, projeté en avant-première au Festival du film francophone d’Angoulême, «Les Barbares» recouvre toutes ses bonnes intentions d’une avalanche de clichés.

Pourtant, aidé de Matthieu Rumani et Nicolas Slomka (scénaristes sur «Les Chèvres!»), la réalisatrice Julie Delpy s’était documentée et avait interviewé des réfugiés afin d’illustrer au mieux leur expérience. Mais le résultat, pourtant moins superficiel que certaines comédies à la «Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu», qui cherchaient également à tacler les idées préconçues, ne convainc qu’à moitié.

En effet, toute la bonne volonté de sa cinéaste n’aide pas à combler une histoire bien trop conventionnelle, banale et sans grande surprise, malgré une thématique particulièrement d’actualité. L’humour, porté maladroitement par le cliché du campagnard breton, arrache de temps en temps quelques sourires timides, mais ne parvient pas à construire de vrais instants de sincère rigolade.

Heureusement, il est toujours possible de compter sur Laurent Laffite et Sandrine Kiberlain pour insuffler une véritable humanité au projet. À leur côté, Julie Delpy se met en scène et retrouve son père à la ville, Albert Delpy, ainsi que Mathieu Demy, qui l’accompagnait déjà dans la série «On the Verge». Une distribution qui fait de ces «Barbares» une gentille comédie sans prétention où perce l’émotion, mais qui n’a malheureusement pas grand-chose de nouveau à proposer.

01.10.2024

3

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

CineFiliK

il y a 1 mois

“(Bienvenue) Chez nous”

Il était une fois Paimpont, petit village breton, modeste, mais fier. A la quasi-unanimité, ses habitants ont accepté d’accueillir des réfugiés ukrainiens. Mais en lieu et place, ce sont des Syriens qui leur arrivent.

Il y aurait ainsi plusieurs degrés d’acceptabilité du malheur migrant. Les Slaves ont si bonne réputation qu’on se les arrache. Il n’y en a donc pas assez pour tout le monde. Les Arabes posent déjà problème avec le voile et la religion. Mais ce ne serait pas mieux avec des Maliens et encore pire si Roumaines et Roumains débarquaient avec leurs macs et voleurs. Sur un ton aussi caustique, Julie Delpy joue la carte piège du « Je ne suis pas raciste, mais… ». L’on pourrait craindre le pire de la comédie communautaire et se dire qu’a-t-elle fait au Bon Dieu pour se mouiller dans cet océan agité ? Mais la franco-américaine est plus éclairée. Elle use des artifices de la fable et du faux reportage télé pour faire accepter la caricature qui emmène ses personnages vers une beaufitude rappelant celle des Bronzés. Dans son hameau choisi, l’institutrice s’engage à fond pour combler sa solitude, l’épicière se noie dans l’alcool pour oublier son andouille de mari infidèle, le maire parle le macronisme, le gardien fan de Johnny est marqué par ses années à Paris, et le plombier mi-alsacien revendique une identité régionale d’origine protégée. De quoi foncièrement se distinguer de ces soi-disant barbares, architecte, médecin et poète. Grâce à d’excellents acteurs – mentions spéciales à Sandrine Kiberlain, Marc Fraize et l’indécrottable Laurent Lafitte –, tous gagnent, malgré le surlignement, de l’épaisseur et notre empathie.

Devant et derrière la caméra, Julie Delpy sème la noix de la discorde, agrémentant chacun des ses chapitres d’une toile illustrant des invasions sanguinaires. Mais à l’image du conte idéal, elle opte pour un dénouement apaisé où chacune et chacun vécurent heureux et eurent beaucoup d’amour.

(7/10)Voir plus

Dernière modification il y a 1 mois


TOSCANE

il y a 1 mois

Un film un peu hybride. Ni tout à fait réussi, ni tout à fait raté. A la fois un peu franchouillard et puis soudain, un nouveau tableau très sérieux et très actuel. Je suis allée voir Sandrine Kiberlain et elle est excellente. il y a tout de même de très bons "délires". Quelques couacs et puis quelques bons gags.Voir plus


Autres critiques de films

Gladiator II

Red One

Venom: The Last Dance

Lee Miller