Cloîtrées dans la même cité de banlieue surpeuplée, Elodie et Marie, 16 ans, n’ont aucun espoir et donc, aucune ambition pour leur futur. A l’aube des vacances, alors qu’elles sont censées prendre leur vie en main en trouvant un stage, elles n’ont qu’une envie : s’échapper de cette morne existence. Lorsqu’une vieille personne est retrouvée chez elle des semaines après être morte, elles décident ainsi de profiter de cet appartement vide pour s’organiser un semblant de vacances. Leur vient alors une idée tordue : se débarrasser de toutes ces vieilles personnes quasi oubliées pour récupérer leurs logements et les offrir aux jeunes, pour donner de l’espoir à leur génération.

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Première évidence : le film de Jean-Paul Cardinaux et Xavier Ruiz a cette capacité réjouissante de donner vie à un vrai univers cinématographique, à cheval entre la réalité et les rêveries de chacun. L’histoire improbable de ces deux adolescentes cyniques viendra parfaite l’identité de Sweet Girls, teen movie décalé et coloré, qui manie l’humour noir avec un plaisir communicatif. Une légèreté au service d’une réflexion intéressante sur la société contemporaine, où les adolescents et les vieillards se retrouvent dans cette zone en marge de la vie active des gens normaux – chose que la mise en scène traduit avec ingéniosité en ne filmant jamais les visages de ces adultes, qui semblent presque avancer sur une vitesse différente. Le charme ne résiste malheureusement pas aux faiblesses et maladresses du film, notamment dans la dernière partie.