Soy Nero France, Allemagne, Mexique, Etats-Unis 2016 – 120min.
Communiqué de presse
Soy Nero
Le grillage qui marque la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis fait partie de la vie des jeunes Mexicains qui en ont fait un filet de volley-ball sur la plage organisant leur propre compétition internationale avec les équipes de l'autre côté. Lorsque Nero escalade les barres de métal de 8 mètres de haut, on se rend bien compte que ce n'est pas une première pour lui et qu'il l'a fait déjà de nombreuses fois auparavant, mais rien ne peut le distraire de son rêve ultime, devenir citoyen des Etats-Unis. Et le moyen le plus rapide d'obtenir sa carte verte est de s'engager dans l'armée US. Et avant qu'il le réalise, le voici dans un autre désert, celui des zones de guerre du Moyen-Orient. «Les migrants comme soldats des Etats-Unis: aucun film n'avait jamais été tourné sur eux qui sont prêts à risquer leurs vies pour une patrie qui n'est pas la leur. C'est encore une fois une narration lente, centrée sur quelques personnages. Pitts ne psychologise pas, il préfère prendre le temps de regarder avec patience, exactitude.» (Tagesspiegel)
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Pensée du jour : Aux frontières du rêve américain
Fils d’immigrés, Nero, 19 ans, a passé son enfance aux Etats-Unis dans la clandestinité avant d’être renvoyé au Mexique, terre de ses origines. Aujourd’hui, il cherche à passer la frontière afin de pouvoir rejoindre son demi-frère aîné à Los Angeles, synonyme d’une vie meilleure. Il veut obtenir enfin le droit d’y rester en intégrant l’armée des « green card soldiers ».
Sujet fort, sujet dur et de grande actualité. Une première étape qui raconte le déracinement, l’échappée, l’espoir d’atteindre et de retrouver le pays de tous les possibles. Nero se revendique Américain depuis toujours. Il est prêt à tout pour être enfin reconnu comme tel. Un saut elliptique et le voici de retour au milieu du désert, treillis sur le dos et fusil à la main. Ironie du sort, le jeune homme attend l’ennemi à un poste frontière improvisé. Cette fois, c’est lui qui est au contrôle. Mirage. Seuls la menace, la perte d’identité, l’errance et la mort sont en point de mire. Sous la caméra maîtrisée du réalisateur iranien, lui-même en exil, le rêve américain n’est qu’une illusion, faite de déceptions et de faux-semblants. En allongeant ses plans et en jouant sur l’ambiguïté, il crée la tension et la surprise : un feu d’artifice, qui résonne comme des coups de feu, devient un moyen de diversion. Un père à l’écoute prend subitement les airs d’un homme dangereux. Un nabab se transforme au matin en simple servant. Quant au soldat migrant, il n’est au réveil que de la chair à canon.
7/10
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