Timbuktu France, Mali, Mauritanie 2014 – 100min.
Critique du film
Timbuktu
Tombouctou, au milieu du désert malien. Dans ce village tombé aux mains des extrémistes religieux, les habitants tentent de continuer le cours de leurs vies, malgré la surveillance accrue et les nouvelles règles imposées. L’un des derniers à être resté dans les dunes, Kidane mène une vie paisible avec sa femme Satima, sa fille Toya, et son troupeau de vaches. Un incident avec un pêcheur local va faire perdre pied à Kidane, qui devra affronter les lois des nouveaux occupants de Tombouctou…
A l’heure où la face du monde est balafrée par l’extrémisme religieux, Timbuktu est difficile à regarder uniquement comme un film. Abderrahmane Sissako, le réalisateur mauritanien de Bamako et En attendant le bonheur, ne cache d’ailleurs pas que Timbuktu est né dans la rage après avoir constaté que la mort d’un couple malien, enterré puis lapidé pour avoir eu des enfants sans être marié, n’a pas alerté les médias. Le film se présente donc comme une illustration brutale, parfois ubuesque, de la situation alarmante d’un pays pris en otage par les extrémistes djihadistes. La caméra d’Abderrahmane Sissako n’épargne pas l’extrême violence de la réalité, retranscrite par une mise en scène noble, tour à tour tétanisante et magnifique – le plan large de la séquence du meurtre sur le fleuve. Un cri de douleur saisissant qui contrebalance une certaine maladresse du côté de la narration, éparpillée entre plusieurs personnages et degrés de violence.
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Commentaires
Beauté des acteurs, magnifiques paysages de dunes, un film couleur d’or. Femmes courageuses qui résistent au barbarisme. De la musique, des chants pour mieux braver le danger. Une partie de football vraiment extraordinaire filmée comme un ballet. Une fin un peu mystérieuse. Un très beau film.… Voir plus
Même si le film nous propose de belles choses, je n'ai pas été entièrement conquis.
Si la photographie et l'interprétation sont irréprochables, de même que certaines scènes (la partie de football figurera sans doute parmi les scènes fortes de l'année) et l'atmosphère pesante très bien conservée tout du long, le dernier quart-d'heure m'a déçu : l'avant-dernière séquence avec ce suspense presque insignifiant et la dernière scène que je n'ai pas compris m'ont, à la sortie, laissé sur ma faim.
Il reste malgré tout, et je reprends Seemleo, une fort juste description de la relation entre islamisme dur et la population le subissant (j'avais eu l'occasion de voir un documentaire pour Envoyé spécial très proche de la situation vécue par les villageois).
Se laisse voir si vous êtes préparé psychiquement mais assez lourd à digérer pour ma part...… Voir plus
Timbuktu a un coté lisse, propre sur lui. On se croirait dans un documentaire de l'oncle Walt, ripoliné et didactique. La beauté des acteurs, la mise en scène, annoncent dès le départ, la fiction. Est-on vraiment dans l'Afrique d'aujourd'hui ? Impossible pour moi de le dire, n'y étant jamais allé. Le thème est évidemment brulant et d'actualité : la confrontation entre l'islam de la grande majorité de la population faite d'humanisme, de douceur et de discernement et l'ersatz stupide, violent et imposé, est très certainement décrite avec justesse. Le brassage des populations, la domination arabe auprès des tribus, la persistance de la langue de l'ancien colonisateur, la condition féminine, sont soulignées plan par plan. Le ton est juste, le rythme impeccable, la conclusion effrayante. A voir uniquement pour la confrontation en miroir de deux facettes extrêmes de la religion, que l'on retrouve d'ailleurs dans toutes les autres.… Voir plus
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