1969, Mongolie. Envoyé de Pékin dans les contrées sauvages afin d’y éduquer une tribu de bergers nomades, Chen Zhen découvre un mode de vie fondé sur une communion avec la nature. L’équilibre repose ainsi sur une chaîne alimentaire dominée par les loups, qui régissent la steppe face aux antilopes et marmottes. Mais l’harmonie est bientôt détruite par les autorités qui, après avoir affamé les prédateurs pour aider le peuple lui aussi touché par la famine, décident de les éradiquer. Fasciné par ces animaux mystiques, Chen décide de sauver un louveteau pour l’élever et percer son mystère, alors qu’une guerre impitoyable se déclare entre l’Homme et l’animal…

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Comment Jean-Jacques Annaud va t-il se relever des bides spectaculaires des superproductions Sa Majesté Minor et Or noir ? Epopée en 3D sur les loups de Mongolie, Le Dernier Loup, nouveau joker animal après L’Ours et Deux frères, semble être la réponse cynique à cette question de gros sous. Belle surprise donc d’y retrouver le sens éclatant de la mise en scène du cinéaste de 71 ans, à l’image de cette poursuite dans le blizzard nocturne où les corps des chevaux, des loups et des hommes s’entrechoquent dans le bruit et la fureur, comme un train lancé à toute vitesse dans la nuit glaciale. Le cœur de Jean-Jacques Annaud bat sans surprise pour la nature et ses dieux, beaucoup plus beaux et intéressants que leurs équivalents humains, enterrés dans des péripéties convenues. Mais ce qui marque le plus, c’est cette brutalité stupéfiante avec laquelle le metteur en scène raconte la disparition d’un monde, dévoré par la Chine moderne et la folie des hommes.